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Les transactions immobilières, nouvelle cible des hackers

Les "hackers de l'immobilier", pirates d'un nouveau genre

Les "hackers de l'immobilier", pirates d'un nouveau genre - Patrick Kovarik - AFP

Plus de 10 millions d’euros. C’est le butin minimum qu’auraient ramassé ces "hackers de l'immobilier", qui font en ce moment la une des journaux britanniques. Malheureusement, ces attaques touchent aussi la France.

Les affaires de piratage informatique se multiplient un peu partout dans le monde. Et elles n’épargnent désormais aucun secteur. Même l’immobilier, comme le rappelle The Telegraph dans un article publié début janvier.

Selon le journal britannique, ce phénomène prend de l’ampleur en Grande-Bretagne. La technique de ces voleurs est simple: ils traquent les échanges de mails entre les agents immobiliers et leurs clients (vendeurs ou acheteurs), observent l'avancée des négociations et surtout de la transaction. Et au moment où le paiement doit intervenir, ils se font passer pour l'agent ou le vendeur.

Les hackers envoient ainsi un mail à l'acheteur en lui expliquant que les coordonnées bancaires pour recevoir les fonds viennent de changer, de sorte que les sommes dues soient versées directement sur le compte du hacker. Tout se passe tellement vite que les acteurs du deal n’y voient que du feu. Entre temps, l’argent et le pirate se sont envolés dans la nature.

En moyenne 150.000 euros dérobés par transaction

À ce jour, une centaine d'affaires de ce type ont été recensées outre-Manche, indique The Telegraph. Une escroquerie qui aurait en tout cas rapporté au moins 10 millions de livres (13 millions d’euros) aux pirates, avec en moyenne près de 148.000 euros dérobés sur chaque transaction piratée. Dernièrement, deux vols ont été recensés... en seulement une semaine. Montant total du préjudice: 330.000 euros!

Malheureusement, ce type d’arnaque touche également la France, mais concerne davantage la location de logements. Il y en a une d'ailleurs sur laquelle la justice vient de trancher: un couple vient d'être condamné à plusieurs mois de prison avec sursis. Leur combine consistait à proposer des appartements à la location en région parisienne, une zone dite "tendue" dans laquelle l’offre est rare.

Dès que les candidats se faisaient connaître, le couple mettait en avant cet argument pour convaincre les futurs locataires de se décider rapidement afin d’accélérer la transaction. Non sans mettre la pression d'ailleurs, le couple mal intentionné réclamant à sa proie un certain nombre de documents personnels "nécessaires" au montage du dossier... avant même de proposer de visiter leur bien. Autant de données utilisées ensuite par les escrocs pour obtenir des crédits à la consommation et faciliter des dossiers de financement...

(Édité par Julien Mouret)

Marie Coeurderoy