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Une prison modèle qui a tout du club de vacances !

Les environs de l'île de Bastoy

Les environs de l'île de Bastoy - Wikimedia

Présentée comme « le pénitencier le plus agréable au monde », la prison expérimentale de Bastoy, sur la petite île du même nom au Sud de la Norvège, ferait presque rêver : chambres individuelles, pêche et sauna sont offerts aux détenus.

L’endroit à tout du parfait cottage pour passer de paisibles vacances en famille. « Il n’y a pas de murs, pas de barbelés, pas de menottes à Bastoy », témoigne un reportage de CNN sur cette prison exemplaire. Ni les gardiens ni les quelque 115 prisonniers qui y résident ne portent d’uniforme. Ces derniers, dont la plupart selon CNN ont été condamnés à de lourdes peines, pour meurtre ou viol, ont même les clés de leur propre chambre. Les activités qui leur sont proposées seraient dignes de figurer dans le programme d’un tour operator : baignade en bord de mer durant les mois d’été, pêche, cours de tennis et même accès au sauna.

« Un camp de vacances pour prisonniers, et alors ? »

Le directeur de l’établissement, Arne Kvernvik Nilsen, tient à parer toute critique : « Nous avons créé un camp de vacances pour prisonniers, et alors ? », explique-t-il, un brin provocateur, à la chaîne américaine. « Il faut réduire les risques de récidive, parce que si nous ne le faisons pas, quel est le but de la punition, excepté tendre vers le côté primitif de l’humanité ? », justifie le responsable.

Des accents de liberté qui mettent tout de même certains prisonniers mal à l’aise. Quelques uns, troublés par la large latitude qui leur est accordée, ont ainsi demandé à réintégrer des quartiers de haute sécurité. L’objectif d’un tel projet : permettre une progression graduelle vers la liberté.

De bons résultats

Mais que l’on y adhère ou non, force est de constater que le procédé fait ses preuves : dans les années qui suivent leur libération, seuls 16 % des anciens détenus de Bastoy récidivent. En Norvège, où les prisons fonctionnent majoritairement selon le modèle d’un retour progressif des condamnés vers la liberté, quelque 20 % des ex-prisonniers sont à nouveau condamnés, explique CNN, alors qu’au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ce taux frise les 50 %. En France, une étude alarmante de mai 2011 publiée par la Direction de l’administration pénitentiaire, montrait que 59 % des anciens détenus sont condamnés dans les cinq années qui suivent leur libération…

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Léo Monégier