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Ce qu'il faudrait investir pour rénover les logements français énergivores

Un plan ambitieux de rénovation des logements les plus énergivores est nécessaire

Un plan ambitieux de rénovation des logements les plus énergivores est nécessaire - Pascal Guyot - AFP

Seul un "grand plan" de rénovation énergétique des logements, doté de 80 milliards d'euros, permettrait de rénover les 7,4 millions d'habitations privées considérées comme des "passoires énergétiques" en France.

La France n’atteindra pas les objectifs de la loi de transition énergétique sans un plan ambitieux de rénovation des logements les plus énergivores indique une étude du collectif "Rénovons !". Celui-ci réunit des associations sociales en environnementales telles que la Fondation Abbé Pierre, le Secours Catholique, CLER-Réseau pour la transition énergétique, Réseau action climat, Soliha ainsi que la société Effy de conseil en efficacité énergétique.

Selon ce document, faire sortir de la précarité énergétique 2,5 millions de ménages d’ici à 2025, soit plus de la moitié des ménages touchés, est à la fois "possible" et "rentable". À condition d’investir environ 80 milliards d’euros d’ici 2025. Une enveloppe composée de fonds provenant majoritairement du secteur privé -les travaux étant réalisés par les propriétaires occupants ou les bailleurs- et d'une faible part de subventions publiques. L'État apportant de son côté 4 milliards d'euros par an de 2017 à 2025, soit un total de 36 milliards d'euros. L'étude souligne que cet investissement public sera "intégralement récupéré dès 2043" grâce aux recettes fiscales et économies générées par l'activité et l'amélioration du niveau de vie des ménages.

Créer des emplois et rendre du pouvoir d'achat aux ménages

Ce vaste plan de rénovation permettrait de réaliser 3,5 milliards d'euros d'économies annuelles sur la facture énergétique des ménages. Soit un gain de 512 euros en moyenne par ménage et par an. Grâce aux travaux réalisés, le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel serait réduit de 12,5% à partir de 2026.

En outre, 126.000 emplois nets seraient créés sur la période 2017-2025 tandis que 758 millions d'euros seraient économisés par an, pour le système de soins d'après le collectif "Rénovons!" qui s'appuie sur l'étude "L'impact de la précarité énergétique sur la santé" réalisée en 2013 par la Fondation Abbé Pierre.

Un taux de rénovation très éloigné des objectifs

Pour rappel, la loi de transition énergétique, dite "loi Royal", prévoit l'élimination des passoires énergétiques à l'horizon 2025, vise 500.000 rénovations "performantes" par an dès 2017 et table sur baisse de la précarité énergétique de 15% à l'horizon 2020.

Or, le rythme actuel -288.000 rénovations performantes par an et une baisse de la précarité énergétique de 5% en 2020- est très éloigné de ces objectifs.

A.M. avec AFP

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