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Diagnostic de performance énergétique : C'est toujours pas ça !

Le DPE encore une fois sur la sellette

Le DPE encore une fois sur la sellette - Fotolia

L’association UFC-Que Choisir déplore à nouveau le « manque criant de fiabilité » des diagnostics de performance énergétique (DPE), pourtant obligatoires lors de toute transaction immobilière.

La petite étiquette colorée, qui doit figurer à côté du descriptif d’un bien en vente ou à la location, fait encore parler d’elle. Et comme d’habitude, pas en bien… Un an après une enquête accablante de l’UFC-Que Choisir sur le DPE, qui avait poussé le précédent gouvernement à intervenir et réformer la profession de diagnostiqueur, l’association de consommateurs annonce qu'une nouvelle fois, le « manque criant de fiabilité » est au rendez-vous. Souhaitant vouloir «vérifier si ce marché s’était enfin assaini » après le tollé de l'an dernier, l’association a audité des diagnostiqueurs affiliés à des réseaux ou indépendants, auxquels étaient soumis 5 maisons différentes sur tout le territoire.

Un « effarant yo-yo estimatif »

Résultat, l’association, qui pointe « le caractère folklorique des prestations », observe qu’une même maison a en effet été « notée » dans trois classes énergétiques différentes, alors qu’une autre a obtenu « un grand écart de B à E » (sur un classement allant de A à G). La classe B étant le haut du panier, peu énergivore et donc rare ; autant dire peu probable pour une maison qui « date des années 1970 »… Le reste des biens expertisés n’a pas échappé à un classement variable, avec pour conséquence des estimations de consommation allant du simple au double. « Et cet effarant yo-yo estimatif se poursuit avec les évaluations de factures annuelles : de 1 366 à 4 154 euros pour un même bien, soit une différence de plus de 300 % », déplore l’UFC.

Des conseils approximatifs

Le flou artistique s’est poursuivi jusque dans les recommandations des diagnostiqueurs : en effet, l’installation d’une chaudière moderne aboutira à des résultats fort différents selon le professionnel : le retour d’investissement variera de 5 à 15 ans, le crédit d’impôt se montera à 10 % ou à… rien du tout. « Preuve est faite que la formation des diagnostiqueurs, même réformée, est dramatiquement insuffisante », en conclut l’association.

Si la réforme du secteur opérée fin 2011 a abouti à une nouvelle méthode de calcul, celle-ci ne rentrera en vigueur qu’en janvier 2013. Mais les « abus » perdureront sans une autre intervention du gouvernement, regrette l’UFC, si le DPE continue à être dépourvu de valeur juridique, « contrairement aux autres diagnostics exigés lors d’une transaction immobilière ».

Léo Monégier