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La Fnaim promet l'éco-rénovation de 100 000 logements

Un éco-logement

Un éco-logement - dr

La Fnaim s’est engagée à en « éco-rénover » 100 000 dans le cadre du Grenelle Environnement. L’enjeu est lourd, et demandera un important effort de pédagogie – des particuliers et des agents immobiliers.

La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) veut mettre le logement à l'heure de la nouvelle réglementation thermique. Le chantier, on le sait, est ambitieux : avec ses 31 millions de logements existants, le secteur représente 40 % de la consommation d’énergie finale dans le pays, et contribue pour près du quart aux émissions de gaz à effet de serre. Et puisqu’il faut bien commencer, la fédération s'est engagée dans un premier temps à « éco-rénover » 100 000 logements.

Lors d'un point de presse, Benoît Fauchard, président délégué en charge du développement durable au sein de la Fnaim, a insisté mardi matin sur l’aspect humain de ce projet. Car, s’ils se montrent plus sensibles qu’il y a quelques années à la question des économies d’énergie et du développement durable dans le bâti, les ménages ne sont pas encore prêts pour le grand saut. Un sondage Ifop réalisée pour la fédération montre que 90 % des Français considèrent que la performance énergétique est un critère de choix dans l’acquisition d’un bien, mais que seulement 46 % d’entre eux se disent prêts à investir dans un bien présentant une bonne performance énergétique.

Développer la notion de confort

« Le souci de pédagogie devra être constant, note Benoît Fauchard. Il faut agir contre les idées reçues, le message doit être clair : les Français sont de plus en plus nombreux à considérer dans leur achat les coûts de fonctionnements, comme les charges ». Il faut en outre « se concentrer sur la notion de confort, qui est déterminante pour les ménages », indique-t-il. Pour ce faire, la Fnaim souhaite développer les « synergies » entre les intervenants, notamment le rôle des agents immobiliers, via la valorisation du bien sur le marché.

Un mouvement qui s’inscrit dans la durée

Selon la fédération, la mise en place du Diagnostic de performance énergétique (DPE), entré en vigueur en 2006, devrait être le déclencheur du processus. Au 1er janvier 2011, celui-ci sera étendu à l’affichage du classement énergétique sur les annonces de biens en vente et en location. Pour M. Fauchard, le consommateur y sera « attentif », en premier lieu, mais l’action se déroule dans l’avenir : « on souhaite libérer l’incitatif avant de passer à l’obligatoire », conclut-il.

Pour autant, la Fnaim compte sur une éco-rénovation encadrée. Celle-ci souhaite stratifier le dispositif en six étapes : d'abord un état des lieux du bien pour permettre d'identifier la consommation énergétique, suivi d'une analyse et un devis d'experts, puis un plan de financement, pour déboucher sur la réalisation des travaux. Enfin, la fédération propose la mise en place d'un contrôle dès la réception des travaux, sans néanmoins indiquer qui le ferait. Le chantier se fera en outre grâce à un partenariat étroit avec des professionnels du crédit pour le volet financement, du bâtiment pour ce qui est des devis et travaux, ou même Edf pour l'état des lieux.

André Figeard