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Photovoltaïque : Le bilan de Sarkozy mis à mal par la filière

Le photovoltaïque a subi de nombreuses baisses de tarifs de rachat

Le photovoltaïque a subi de nombreuses baisses de tarifs de rachat - dr

L’Elysée a publié la semaine dernière un document intitulé « 4 ans d’action », qui rappelle le bilan du mandat du Président de la République. Celui-ci fait part du « très fort développement des énergies renouvelables ». Un constat pas forcément partagé par les filières photovoltaïque et solaire…

« Les énergies renouvelables connaissent (…) un très fort développement : elles représentaient en 2010 13 % de la consommation d’énergie, contre 10 % en 2007 (+ 33 % en 3 ans), en ligne avec l’objectif de 23 % à l’horizon 2020 », indique le document. Ce qui n’est pas - loin s'en faut - l’avis des professionnels. En effet, les trois secteurs emblématiques du Plan Grenelle, comme l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse, ont du plomb dans l’aile, estime le Syndicat des énergies renouvelables (SER) : « Dans le domaine de l’éolien, l’année 2010 a été marquée par une multiplication des contraintes administratives (schémas régionaux spécifiques à l’éolien, procédure ICPE, multiplication par 2 de l’imposition liée à l’évolution de la taxe professionnelle, instauration d’un seuil minimum d’éoliennes….) qui ont conduit à l’abandon de nombreux projets ».

Le photovoltaïque victime de « changements brutaux »

Même constat côté photovoltaïque. L’Elysée se targue de lui avoir insufflé « un développement sans précédent : le parc installé aujourd’hui représente 18 fois celui existant au début du Grenelle et, à l’horizon 2020, les panneaux installés représenteront au moins deux fois l’objectif initial du Grenelle ». Mais selon le SER, « la filière a vécu depuis janvier 2010 plusieurs changements brutaux des tarifs d’achat. Le dernier arrêté tarifaire, pris à la suite d’un moratoire de trois mois, a conduit à la suppression de plusieurs milliers d’emplois dans une filière industrielle qui était en plein essor et alors même que le solaire photovoltaïque est appelé à devenir une source de production d’électricité majeure dans le monde ». En outre, le rabot sur les niches fiscales opéré fin 2010 a fait perdre une partie de l'aspect incitatif de l'investissement par les particuliers dans cette source d'énergie.

«Lever les freins »

Enfin, la biomasse a elle aussi fait les frais d’ « un contexte de restrictions budgétaires qui bloque plusieurs projets depuis début 2011 ». Jean-Louis Bal, président du Syndicat, estime nécessaire de « lever les freins, nombreux, qui entravent encore le développement des énergies renouvelables, en particulier les nombreuses et complexes procédures qui s’appliquent à ralentir leur croissance ».

Léo Monégier