Précarité énergétique : Se chauffer coûte (trop) cher
Entre 1996 et 2006, la proportion des personnes déclarant « avoir eu froid au cours de l’hiver » est passée de 10,9 % à 14,8 %. Ainsi, de nombreux ménages déclarent restreindre leurs dépenses d’énergie en abandonnant leur bien-être thermique, rapporte l’Insee. 21,5 % des ménages limitent leur consommation de chauffage qu’ils considèrent trop cher, et 14,4 % ont un taux énergétique [dépense en énergie rapportées aux ressources du ménage, NDLR] dépassant les 10 % en 2006. Les propriétaires et les personnes de 65 ans et plus consacrent quant à eux, respectivement 19,5 % et 24,4 % de leurs ressources pour chauffer leur logement.
« Les passoires énergétiques »
Les experts n'hésitent pas à qualifier certains actifs de « passoires énergétiques » : des logements dégradés engageant des frais d’énergie importants sans pour autant protéger du froid. 75 % des foyers concernés par les deux formes de précarité appartiennent au 1er quartile [25 % des ménages ayant le plus faible niveau de vie, NDLR], selon L’Insee. Mauvaise isolation, installation de chauffage insuffisante et pannes, sont les principales plaintes des foyers sur l’état de leur logement. Par conséquent, 27 % du 1er quartile invoquent fréquemment les raisons financières et 37 % l’installation de chauffage insuffisante.
Qui sont les plus exposés ?
Locataires, familles monoparentales, inactifs, chômeurs sont les plus exposés au froid. En outre, les propriétaires semblent les mieux équipés contre l’inconfort thermique puisque seulement 7,8 % se plaignent du froid. A contrario, les locataires du secteur social ont plus du mal à se protéger puisque 46 % d’entre eux disposent d’un chauffage collectif dont ils ne peuvent adapter les températures. 33 % des familles monoparentales sont également touchées, et les inactifs ou chômeurs sont deux fois plus atteints par les deux formes de précarité.