La CDC réclame 70% de la centralisation du livret A
En 2008, le gouvernement a ouvert à la concurrence la distribution du livret A, jusque là exclusivement géré par les Caisses d’épargne et la Banque postale. La Caisse des dépôts revendique dorénavant auprès des pouvoirs publics, la centralisation de 70 % de la collecte du livret A et de développement durable, actuellement à 63%. Dans un entretien accordé à Libération, Augustin de Romanet, le directeur de l’établissement explique que « la liquidité des Livrets A et LDD est un bien public. Il appartient au gouvernement de l’allouer en fonction de ses priorités. Cet argent sert à financer par des prêts la construction de logements sociaux, la réhabilitation des quartiers dans le cadre de la politique de la ville, la création de lignes à grande vitesse ou d’équipements pour le traitement des eaux, la rénovation des universités ou des hôpitaux ».
Financer une partie des PME
Du coté des banques, le son de cloche est différent. Alors que le montant cumulé des dépôts sur les livrets A s’élève à 259,7 milliards d’euros, les établissements bancaires réclament que le taux de centralisation, actuellement à 63 % soit abaissé et que la redistribution se fasse de manière plus « égale ». Baudoin Prot, patron de BNP Paribas, réclame à ce propos que les banques puissent conserver 50 % de la collecte des livrets A et livret développement durable (ex Codevi), contre 37 % aujourd’hui afin de pouvoir accorder des crédits aux PME, précise le quotidien. Pour Augustin de Romanet, cette décision entrainerait l’arrêt de construction de logements sociaux alors que la demande explose, et qu’il manque en France autour de 600 000 logements.