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Apparu veut plafonner les loyers des chambres de bonne

Uen surtaxe pour les loyers de plus de 40€/m²

Uen surtaxe pour les loyers de plus de 40€/m² - © Lansing - Fotolia.com

Le secrétaire d'Etat au Logement préconise de taxer les bailleurs qui fixent un loyer de plus de 40€/m²pour des logements de petite surface. Pour la CLCV, cette « mesure d’urgence » reste insuffisante. Opinion partagée par l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), mais pour d'autres raisons.

Le gouvernement s’attaque aux loyers excessifs pratiqués par certains propriétaires de chambres de bonne. Benoist Apparu a dévoilé jeudi son projet d'une surtaxe appliquée aux loyers de plus 40€/m², pour des logements de moins de 13m². « Certains propriétaires demandent plus de 90€/m². C’est totalement abusif », estimait ce matin le secrétaire d’Etat au Logement, dans un entretien à l’AFP. La surtaxe devrait figurer au sein de la prochaine loi de finances, et entrer en vigueur dès janvier 2012.

« Mauvaise mesure »…

Les réactions ne sont pas faites attendre. Contacté par LaVieimmo.com, Jean Perrin, président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), juge que le projet de Benoist Apparu est « une mauvaise mesure », qui ne résoudra pas le problème de la cherté des loyers. Partisan d’une lutte contre la pénurie de logements, M. Perrin estime que la mise en place d’« un crédit d’impôt destiné aux propriétaires qui acceptent de baisser les loyers des petites surfaces » serait déjà plus efficace que la surtaxe préconisée…

…« Mesure d’urgence »

Plus nuancé, Thierry Saniez, de l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), se félicite du fait que « les pouvoirs publics reconnaissent enfin l’existence de loyers inacceptables. C’est important ». Mais pas encore suffisant. Pour la CLCV, la proposition de Benoist Apparu ne saurait être qu’une « mesure d’urgence », qui ne résoudra pas les problèmes des locataires. Selon l’association, il serait plus utile de s’attaquer directement aux causes du problème en « développant une offre de logements économiquement accessible ». Différentes pistes sont proposées, comme le « développement du système de loyers modérés ». Thierry Saniez préconise également un « plafonnement des loyers à la relocation », ainsi qu’un « gel exceptionnel des loyers sociaux et privés, sur une durée d’un an ».

L’idée d’un encadrement des loyers à la relocation a récemment été reprise par le parti socialiste, qui en a fait l’une de ses dix propositions pour sortir de la crise du logement. Dans un communiqué publié jeudi, Bertrand Delanoë, est revenu à la charge, demandant que les loyers, « lors [des] relocations ou [des] premières locations [soient] fixés en fonction de la moyenne des loyers pratiqués dans un quartier pour des logements comparables ». Une telle mesure, déjà en vigueur en Allemagne, « ne constitue[rait] en rien un blocage des loyers », a assuré le maire de Paris. Un avis que ne partage pas le gouvernement : dans une tribune aux Echos, Benoist Apparu a déclaré, mercredi, qu’il restait fermement opposé à l’idée d’un encadrement. Le débat s’annonce houleux…

André Figeard