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Bien'ici, nouveau rival de SeLoger, va-t-il bousculer le marché ?

Le portail d'annonces immobilières Bien'ici sera lancé demain

Le portail d'annonces immobilières Bien'ici sera lancé demain - THOMAS COEX - AFP

Le portail d'annonces immobilières Bien'ici va-t-il parvenir à bousculer le marché? Pas si sûr, à en croire nos voisins d'outre-Manche...

Le nouveau site Internet des agents et promoteurs immobiliers Bien’ici, qui ouvrira mardi avec 300.000 annonces de logements à louer ou à vendre mais en contiendra 1,5 million à terme. Créé par une trentaine de professionnels qui ont admis avoir raté le virage numérique, le portail constitue une riposte face au leader du secteur SeLoger.com.

Bien’ici, dont le coût du projet est estimé à plusieurs millions d’euros, espère bien se faire une place en cassant le monopole, avec des prix nettement plus bas que ceux proposés par la concurrence. Désormais, souligne l'AFP, les agents immobiliers débourseront 70 euros par mois pour mettre sur la plateforme un nombre illimité d'annonces, ou 150 euros pour y faire figurer, en plus, le détail de leurs services. À l'heure actuelle, une agence est facturée entre 300 et 1.500 euros mensuels pour faire figurer ses annonces sur des sites Internet.

Le site Bien'ici innove à plusieurs titres: il mêlera des annonces pour des appartements et maisons à vendre ou à louer tant dans le neuf que l'ancien, sera dépourvu de publicité et offrira une géolocalisation "ludique" des biens proposés. L’ambition de cette nouvelle alliance est de rassembler à terme 100% des offres disponibles sur le marché français.

Le modèle britannique

Pour autant, est-elle en mesure de rebattre les cartes et déstabiliser des géants comme SeLoger.com et Leboncoin.fr? Il est encore trop tôt pour le dire, mais les exemples à l’étranger montrent que les sites de professionnels peinent à s’imposer sur le marché des annonces immobilières. En témoigne le site britannique Onthemarket lancé en début d’année, fruit d’une méga-alliance censée détrôner les deux leaders locaux, Rightmove et Zoopla.

Son modèle économique, agressif, repose sur des spécificités plutôt ingénieuses. Tout d’abord, le site interdit aux agents adhérents de s'abonner à plus d'un concurrent, les forçant donc à renoncer à l'un des deux poids lourds installés sur le marché.

Ensuite, le site des professionnels contraint ses abonnés à publier leurs nouvelles annonces en exclusivité 24 heures avant de les diffuser ailleurs. Une stratégie essentielle pour bousculer les deux leaders, expliquaient le site lors de son lancement en janvier 2015.

Performances contrastées

Un an après, Onthemarket affiche des performances contrastées. Car si le portail peut se targuer d’avoir affaibli le numéro 2 du secteur au Royaume-Uni, Zoopla, qui a perdu plus de 20% de son portefeuille d'agents, il a aussi permis à Rightmove d’asseoir sa position de leader incontesté des petites annonces immobilières.

En imposant à ses adhérents de ne choisir qu’un seul concurrent, Onthemarket les a naturellement poussés à opter pour le meilleur, renforçant les parts de marché de Rightmove qui dépassent désormais les 80%.

Le site renforce d'ailleurs mois après mois sa domination, en témoignent aussi ses performances financières: depuis l'arrivée d’Onthemarket, le groupe coté à la Bourse de Londres a vu sa valorisation grimper de plus d’un milliard de livres, pesant aujourd’hui près de 4 milliards de livres (soit 5,5 milliards d’euros).

Marie Coeurderoy

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Julien Mouret