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Prix immobilier

Correction durable et exceptionnelle du marché immobilier (HSBC France)

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Désormais indiscutable, la correction immobilière devrait prendre de l’ampleur.

Dans une étude rendue publique mercredi, Mathilde Lemoine, directrice des études économiques chez HSBC France, évoque un ajustement « exceptionnel » des prix, nettement plus marqué que lors des précédentes crises immobilières.

Effondrement des volumes de transactions dans l’ancien comme dans le neuf, repli des mises en chantier et remontée des stocks d’invendus : les dernières statistiques des Notaires, de la Fnaim et du ministère de l’Ecologie ne laissent planer aucun doute sur l’état de santé du marché immobilier français. Pourtant, si le retournement est irréfutable, sa traduction dans le niveau des prix reste lente. Au deuxième trimestre, l’indice Insee-Notaires des prix de vente des logements anciens a diminué de 0.5% par rapport aux trois premiers mois de l’année, ramenant sa progression annuelle à 2.8%, contre 4.3% au premier trimestre et une croissance moyenne annuelle de 6.6% en 2007. Dans le neuf, les prix ont même momentanément interrompu leur repli, en hausse séquentielle de 5.1% au deuxième trimestre après une baisse de 1.2% au trimestre précédent. « Ce rebond semble temporaire, car les ventes et les mises en chantier ont continué de reculer », commente Mathilde Lemoine.

L’économiste prédit une reprise et une accélération rapides de la baisse, notamment parce que « la faible solvabilité des ménages ne sera pas de nature à soutenir la demande de logement d’ici la fin de l’année prochaine ». Bien sûr, la double baisse de taux de la Banque centrale européenne (BCE) et la perspective d’une récession économique au sein de la zone euro permettent d’anticiper une stabilisation des taux des crédits habitat. De même, la baisse des prix devrait permettre de resolvabiliser une partie des ménages. Pourtant ces deux effets devraient rester négligeables face à la remontée attendue du chômage - « jusqu’à 8.2% au quatrième trimestre 2009 », selon Mathilde Lemoine - au resserrement des conditions de crédit des banques et à la nouvelle baisse de la durée des prêts accordés.

Vers des baisses de prix record L’ensemble de ces éléments confortent l’économiste dans ses projections du mois de juillet - selon lesquelles les prix des logements baisseraient jusqu’en 2012. Stables cette année, ils devraient connaître dans l’ancien une chute de 6% en 2009. Même tendance dans le neuf, avec des prix vus au point mort en comparaison annuelle fin 2008, avant des baisses de 5% en 2009 et de 7.5% en 2010. « Si les prix des logements neufs chutaient autant, ce serait exceptionnel, car durant les précédentes crises immobilières, la plus forte baisse annuelle a été observée en 1994, et était de -2.4% », indique Mathilde Lemoine. Le record impressionne plus encore pour l’immobilier ancien : « la baisse annuelle la plus forte était de -3.8%... en 1939 », ajoute-t-elle.

E.S.

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