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Prix immobilier

Crédit Agricole ne croît pas au redémarrage de l'immobilier

La demande de logements reste fragile

La demande de logements reste fragile - dr

En marche la reprise immobilière ? Pas si sûr… Selon le pôle d’études économiques du Crédit Agricole, la stabilisation du marché observée en 2009 est « encore artificielle ». 2010 et 2011 s’annoncent bien comme deux années de croissance, mais celle-ci devrait rester « molle et graduelle ».

Dans le match qui oppose Century 21 à la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), Olivier Eluère a pris parti pour la seconde. « Au regard de certains réseaux d’agences immobilières, les prix de l’ancien seraient en reprise significative sur les derniers mois », rappelle l’économiste, spécialiste de l’immobilier au Crédit Agricole, en préambule de sa dernière note de conjoncture. Une référence directe à la « course au rattrapage » évoquée en début de mois par Century 21. « Ceci est possible sur certains segments – à Paris notamment – mais sur l’ensemble du marché, les statistiques qui font référence maintiennent l’idée d’une stabilisation des prix », tranche Olivier Eluère.

Redémarrage « lent et hésitant »

L’économiste maintient qu’« une vraie reprise tarde à se mettre en place ». En cause, le manque d’assurance d’une demande toujours fragilisée par la hausse du chômage et le niveau encore surévalué des prix. Une demande sur laquelle pèsent par ailleurs le spectre d’une remontée progressive des taux de crédit et la remise en cause de la déductibilité des intérêts d’emprunt. Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, et en dépit de « fondamentaux » (démographiques, notamment) toujours « rassurants », Olivier Eluère écarte le scénario d’une franche reprise du marché immobilier. Selon lui, le nombre de transactions devrait progresser de 12 % cette année dans l’ancien, et reculer de 5 % dans le neuf. Les prix sont attendus « en faible hausse » de 3 % dans l’ancien, et en reprise « plus marquée » dans le neuf. Pas de grand changement en perspective pour 2011, « les principaux freins évoqués pour 2010 [devant] continuer à jouer, notamment le risque de remonté des taux de crédit et la réduction de certains avantages fiscaux », prédit l’économiste.

Emmanuel Salbayre