BFM Immo
Prix immobilier

Déclarations de patrimoine : Des ministres auraient sous-évalué leur immobilier

Un immobilier à la valeur vénale sous-évaluée ?

Un immobilier à la valeur vénale sous-évaluée ? - dr

Alors que tous les ministres ont dévoilé lundi soir leur fortune personnelle, le magazine Challenges pointe la possible sous-évaluation par certains de leur patrimoine immobilier. Ou comment le « grand déballage » dérape…

A la lecture des déclarations de patrimoine des membres du gouvernement, on se dit que certains patrimoines immobiliers semblent avoir traversé le temps en marge du marché, tant ils semblent « épargnés » par la flambée des prix qui a sévi dans l’hexagone. C’est en tout cas ce que peut laisser penser la déclaration de patrimoine de certains ministres, comme Laurent Fabius, Marie-Arlette Carlotti ou Fleur Pellerin.

Une hausse des prix sans effet...

Comment, en effet, l’appartement parisien du ministre des Affaires étrangères, situé dans le 5è arrondissement, a-t-il pu passer, en 5 ans, « de 2,61 à seulement 2,75 millions d'euros, alors que les prix, dans ce quartier ont augmenté de plus de 30 % (Source : Chambre des Notaires de Paris) », s’étonne ainsi le magazine économique.

Le même mystère plane également autour du bien marseillais de la ministre déléguée au près de la ministre des Affaires sociales et de la Santé chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion. Marie-Arlette Carlotti évalue en effet à 270 000 euros son appartement de 130 m², après réunion de deux lots, dans le 5ème arrondissement, alors que le deux biens avaient été acquis « pour un total d'environ 85 000 euros entre 1979 et 1988 », calcule le magazine. Ce serait méconnaître l’envolée des prix dans la cité phocéenne. Selon l’indice des notaires de France, les prix moyens dans l’arrondissement sont de 2 565€/m². Ce qui porterait le prix du bien à 330 000 euros. Challenges, qui a interrogé diverses agences immobilières, rapporte que « toutes (sont) d'accord : le bien vaut au minimum 320 000 euros et peut aller jusqu'à 400 000 euros s'il est bien situé ».

Enfin, la ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique déclare posséder en indivision 43,3 % d’un appartement situé à Montreuil acquis en 2007 pour 935 000 euros, soit 405 000 euros. Or, la ministre évalue la valeur vénale de cette dernière à 440 000 euros aujourd’hui. Et ce, « alors que les prix à Montreuil ont augmenté de plus de 35 % », pointe Challenges

La bonne estimation d'Ayrault et Montebourg

A l’inverse, certaines déclarations ne soulèvent pas d’interrogations. C’est le cas de celle de Jean-Marc Ayrault et Montebourg. La valeur vénale des deux résidences du Premier ministre, estimées à un total de 1 190 000 euros, « sont parfaitement compatibles avec l'évolution des marchés nantais et morbihanais », pour le magazine. De son côté, le ministre du Redressement productif, nu-propriétaire d’un appartement dans le 20è et d’un parking à Dijon, fait justement savoir que leur valeur n’est pas « déterminable s’agissant d’une nue-propriété qui ne peut être vendue sans l’accord de l’usufruitier ». Tout le contraire de l’appartement acquis avec son épouse en 2000 pour 2 350 000 francs, dans le 2è arrondissement, valorisé aujourd'hui 890 000 euros.

Estimez votre bien en quelques secondes : cliquez ici.

André Figeard