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Prix immobilier

Dinan : Un marché en difficulté mais actif

Dinan

Dinan - Kamel15/Wikipedia

Malgré la crise et les réformes fiscales du début d’année, le marché de Dinan tient bon et demeure attractif.

« On ressent le contrecoup de la crise, la prudence des banques, qui génère des difficultés pour les primo accédants, mais surtout un important attentisme. Bref, le marché se calme », commence Christophe Zelcer, directeur de l’agence Solvimmo à Dinan. En Bretagne comme ailleurs, la crise, les nouvelles mesures fiscales, mais aussi la période électorale ont contribué à un ralentissement notable du marché immobilier. Un autre agent de la ville, qui a souhaité conserver l’anonymat, nous confirme la tendance : « le marché ne se porte pas très bien ici, c’est une année d’élection, les acquéreurs sont inquiets et ont peur d’éventuelles nouvelles lois fiscales. Depuis, c’est difficile, il faut le dire ». Mickaël Mahamodo, directeur de l’agence Noel Habitations et Commerces, envisage lui aussi le marché comme complexe : « Il est avant tout très fluctuant ; la taxation sur les investissements a cassé les prix du marché. Certains biens ont été bradés, car les propriétaires se sont précipités pour vendre. Les banques refusent plus souvent les prêts, la situation est plus difficile qu’avant ».

Une ville belle et dynamique

Dinan demeure une commune recherchée, avec beaucoup de demandes : « C’est une ville à taille humaine, avec 12 000 habitants, très touristique, mais animée toute l’année », explique M. Mahamodo pour expliquer l’attractivité de la petite agglomération. L’agent anonyme renchérit : « La ville est belle, dynamique, avec beaucoup d’animation et de commerces, proche de la mer. Je suis confiant, Dinan est une commune florissante ! » Le centre-ville est particulièrement demandé, mais les autres quartiers, et même la première couronne demeurent des zones tout à fait recherchées : « La demande n’est pas concentrée sur un quartier en particulier, il y a de belles maisons et des quartiers résidentiels partout, même en dehors de la ville, à quelques kilomètres de Dinan ». Les communes proches rencontrent en effet du succès, même si les acheteurs ne veulent pas trop s’éloigner de la ville : « Avec le coût de l’essence, ça se comprend », conclue l’agent. Dinan est tellement attractif qu’il y a trop de demandes par rapport à l’offre sur certains créneaux, comme le raconte M. Zelcer : « Dans le créneau 100 000 – 150 000€, il n’y a pas assez de biens. On est en manque de petites maisons intermédiaires ! »

Des jeunes… Retraités !

Dinan attire principalement deux types d’acheteurs. Tout d’abord, les primo-accédants, des jeunes travailleurs qui quittent le domicile familial. Comme nous le détaille M. Zelcer, soit ils sont seuls, et veulent une petite maison ou un appartement T1 ou T2 autour de 90 000€, soit ils sont en couple, et désirent alors une maison de 140 000 – 160 000€. On nous cite l’exemple du T2 de 47m², vendu pour 73 000€, prix un peu inférieur au marché habituel, qui est de 1675€. A côté de ces nouveaux acquéreurs, on trouve un autre profil type : des jeunes, oui, mais retraités ! M. Mahamodo nous évoque l’exemple de deux retraités parisiens, qui ont quitté la capitale pour un appartement dinannais de 180m², un plein pied de 380 000€. Il nous confirme que les personnes fraîchement retraitées sont de gros clients pour la ville : « Ils cherchent en général un appartement d’au moins deux pièces, ou une maison, proche des commerces, vers le centre-ville ». Un véritable brassage des générations, en somme.

Laura Makary