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Prix immobilier

Dunkerque survit grâce aux primo-accédants

Le quartier Petite-Synthe

Le quartier Petite-Synthe - Pichasso / Wikipedia

La crise a fait son chemin, dans le Nord comme ailleurs. Mais malgré une demande moins importante et des budgets de plus en plus resserrés, le marché immobilier de Dunkerque réussit à résister.

La crise conjuguée à un attentisme fort lié aux élections a ébranlé le marché, en particulier depuis janvier 2012. C’est ce que nous a expliqué Pascaline Duroux, responsable de l’agence La Clé en Nord, à Dunkerque : « Le marché est un peu morose, surtout depuis le début de l’année. Les gens attendent vraiment de voir les mesures du gouvernement pour se décider… ». Même si elle est habituée aux hauts et bas de son métier, Mme Duroux confirme que la situation actuelle est assez compliquée : « Tous les dix ans, on assiste à des petites crises, mais celle d’aujourd’hui est tout de même conséquente. Les prix ont aussi beaucoup baissé depuis janvier, on avait trop de vendeurs par rapport au nombre d’acheteurs ».

Les budgets se rétrécissent, et les agences n’ont que très peu affaire aux biens de prestige dorénavant. « Sur le haut standing, on a très de peu de demandes, et je ne pense pas que la clientèle sur ce secteur va augmenter cette année ! », nous confie Samuel Mycke, négociateur de l’agence Expert Immobilier. Pascaline Duroux est du même avis : « Pour des biens à partir de 300 000 euros, on a très peu de clients, beaucoup moins que par le passé ». Aucun doute, la crise s’est bien installée à Dunkerque, et a complexifié le marché immobilier.

Beaucoup de biens entre 120 000 et 140 000 euros

On l’aura compris, les budgets élevés ne sont plus monnaie courante ici. Cependant, les agences immobilières continuent de tourner grâce à d’autres types de biens. Mme Duroux, par exemple, a affaire à de nombreux primo-accédants, « avec un budget de 160 000 euros maximum ». Elle travaille aussi avec des personnes cherchant à revendre leur premier bien pour en acheter un autre autour de 200 000 euros. M. Mycke confirme : « Les primo-accédants cherchent des maisons entre 120 000 et 140 000 euros. Par exemple, j’ai vendu une maison de trois chambres à Saint-Pol-sur-Mer à 116 000 euros ».

L’agence Expert Immobilier a également beaucoup affaire à des résidences secondaires, en particulier durant l’été : « On est débordé en ce moment, en deux mois, on gagne l’équivalent du chiffre d’affaires du premier semestre ! 30 à 40 % de nos clients pendant la période estivale viennent pour une résidence secondaire. Par exemple, on a vendu un appartement à 169 000 euros, à deux pas de la mer ». Les quartiers tels que le centre-ville de Dunkerque, Malo les Bains, Rosendaël et Téteghem sont très demandés et demeurent assez cotés.

Une stabilisation pour 2014 ?

Malgré les difficultés que rencontrent le marché dunkerquois, Mme Duroux se montre optimiste : « Je veux rester confiante. L’immobilier est une valeur sûre et je pense que cela va finir par se stabiliser ». Au niveau des prix, une hausse lui semble peu probable pour le moment : « Je ne pense pas que les prix vont augmenter dans un futur proche, mais il faudrait attendre de voir les résultats à la fin de l’année pour pouvoir vraiment prévoir une évolution… ». Aymeric Barroy, responsable de l’agence Arcadim, a une vision similaire de la situation : « Durant tout 2012, les prix vont continuer de baisser, comme en 2013. Peut-être que le marché se relancera en 2014 ? »

Laura Makary