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Immobilier : Hausse des transactions ne signifie pas reprise du marché

Les stocks de biens à vendre ont progressé dans les grandes villes

Les stocks de biens à vendre ont progressé dans les grandes villes - dr

La note de conjoncture de Laforet Immobilier fait état d'un rebond des ventes signées par le réseau, sur un marché loin d'avoir retrouvé sa fluidité.

+5,5 %. Telle est l’ampleur de la progression des ventes réalisées en 2013 par Laforêt Immobilier. Le réseau, qui a présenté sa dernière note de conjoncture mardi, un jour après ses confrères Century 21 et Guy Hoquet, a signé 26 170 transactions l’année dernière, contre 24 800 en 2012. La hausse fait suite à deux années de net repli (-13 % en cumulé). Elle est globale, « sauf sur des zones géographiques composées de résidences secondaires ou dans les territoires ruraux », précise le groupe.

Dans le détail, Laforêt a vu son activité progresser de 4 % « en régions » (+16 % à Lyon, -3 % à Toulouse), de 6 % en Île-de-France et de 8 % à Paris intra-muros.

Paris, où le réseau constate que « la baisse des prix » (de 2 % en moyenne sur l’ensemble de l’année, à 8 158 €/m²) « a contribué à relancer » le marché. « Les acquéreurs [parisiens] ayant conscience d’avoir la main, le jeu de la négociation bat son plein, avec des offres formulées à -10, -15 voire -20 % », détaille la note. « Phénomène inédit », il arrive même que certaines opérations soient annulées au moment de la signature du compromis par des acheteurs qui craignent de ne pas avoir négocié et de surpayer leur bien.

On ne s’y trompera pas cependant : si Laforêt dit constater une hausse de 28 % du nombre d’acquéreurs potentiels à Paris, il note que « nombre d’entre eux n’ont plus le pouvoir d’achat nécessaire et se résignent à attendre ou à acheter plus petit que prévu, après avoir beaucoup comparé ».

D’où une augmentation des délais de transaction (soixante-dix jours en moyenne, soit six de plus qu’en 2012) ainsi qu’une difficulté grandissante à vendre les biens de grande surface. Peu recherchés, les appartements de quatre pièces et plus viennent ainsi gonfler les stocks des agences parisiennes du réseau, lesquels ont progressé de pas moins de 38 % sur un an à Paris.

Baisse en vue pour les grandes surfaces

A l’heure des pronostics annuels, Laforêt estime que c’est sur ces biens de grande taille que la baisse des prix devrait être la plus forte au cours des prochains mois. « Ces biens qui dorment dans nos stocks finiront par se vendre, assure Aymar d’Humières, responsable de l’agence Laforêt du 16e arrondissement parisien. Mais quand ils se vendront, ce sera au prix d’une forte décote ».

A l’échelle nationale, Elix Rizkallah, le président du réseau, estime que l’ajustement des prix ne devrait pas excéder 2 % cette année, comme en 2013, « même s’il y aura des tensions plus marquées sur certains secteurs et types de biens ».

Des tensions qui promettent d'être plus marquées sur le segment des grandes surfaces, qui sont le moins recherchées : en moyenne, le réseau compte dix-huit acquéreurs potentiels pour un studio, sept pour un deux-pièces et, seulement deux pour un quatre-pièces et plus. Idem sur le segment des maisons, avec quarante-deux acheteurs pour une maison de deux chambres, contre deux pour un pavillon de quatre chambres et plus.

A noter que le stock de biens disponibles est en hausse en Île-de-France (+7 %) ainsi qu’à Lyon (+7 % également) et Toulouse (+10 %), les deux grandes villes de province pour lesquelles Laforêt publie ses chiffres. A l’échelle nationale, il a baissé de 4 % sur l’ensemble de l’année, pour un total de 47 337 biens en vente dans les agences du réseau à fin 2013, contre un peu plus de 49 000 un an plus tôt.

Emmanuel Salbayre