BFM Immo
Prix immobilier

Immobilier : Krach, boom, bulle ?

Un risque de krach n'est pas à exclure en France, selon Laurent Pinsot

Un risque de krach n'est pas à exclure en France, selon Laurent Pinsot - Fotolia

Laurent Pinsolle, proche de Nicolas Dupont-Aignan, alerte sur son blog sur le risque de krach immobilier en France. Selon The Economist le pays montre la troisième plus forte progression des prix (+8,7 %) au monde. Son constat : le marché immobilier est déstabilisé par la hausse des taux longs et la pléthore de déductions fiscales.

Après les différentes analyses du marché immobilier français par les économistes - tels Jacques Friggit, Michel Mouillart ou encore le Centre d’analyse stratégique (CAS) qui dépend du gouvernement - le monde politique s’empare du sujet. C’est ainsi que les gaullistes se font entendre sur la hausse des prix de l’immobilier et sur l’éventualité d’un krach, « comme nous en avons connu de 1991 à 1998 », explique Laurent Pinsolle sur son blog.

« Les indicateurs passent au rouge »

La situation à Paris, bien que la capitale suive sa propre courbe d’évolution par rapport aux prix nationaux, est symptomatique et fait craindre le pire à ce membre de Debout la République : « les prix du mètre carré ont pris la bagatelle de mille euros en six mois, pour atteindre un nouveau sommet 235 % plus élevé qu’en 1998 ! Pire, entre temps, les taux sont remontés d’à peine plus de 3 % à près de 4 %, renchérissant plus encore le coût complet d’achat. Enfin, le niveau des transactions a diminué, signe classique d’un retournement de marché. Bref, tous les indicateurs passent au rouge », estime-t-il.

Des prix décorellés des loyers

Autre signe « inquiétant » selon lui : l’indice d’évaluation des prix par rapport aux loyers. « Il ressort de cet indice que la France est le troisième marché le plus surévalué au monde derrière Hong Kong et l’Australie. Les prix seraient ainsi 48 % supérieurs au ratio de long terme avec les loyers », explique-t-il en se fondant sur l’étude trimestrielle de The Economist publiée en mars dernier. La Chine, où le risque de bulle était accru jusqu’à récemment, montre aujourd’hui un ralentissement dans le hausse, de 3,9 % « sous l’effet des nombreuses mesures prises par les autorités de Pékin », alors que d’autres marchés européens sont quant à eux baissiers : l’Italie, l’Espagne ou la Grande-Bretagne.

Un retournement du marché ?

Un marché immobilier qui pourrait, in fine, « se retourner de manière assez violente », à mesure que les taux longs continuent à progresser, écrit M. Pinsolle. Son constat, proche des conclusions du Parti socialiste : « il est malheureux d’avoir créé autant de déductions fiscales qui ne font qu’alimenter des bulles et donc monter les prix, réduisant à néant les aides étatiques ».

Léo Monégier