BFM Immo
Prix immobilier

Immobilier : La baisse est là - et va durer

Le marché ne traverse pas un "trou d'air" mais entame une baisse plus durable

Le marché ne traverse pas un "trou d'air" mais entame une baisse plus durable - dr

Le retournement du marché immobilier est bel et bien amorcé, selon les Notaires de France. L’ampleur du nouveau cycle dépendra notamment de l’évolution des taux d’intérêt et des décisions du nouveau gouvernement.

Le marché immobilier français s’installe dans la baisse. A ceux qui en douteraient encore, le Conseil supérieur du notariat (CSN) précise même dans sa dernière note de conjoncture, publiée mardi, que « nous ne sommes pas dans un « trou d’air immobilier », comme en 2008-2009 » - période qui avait été suivie d'un net rebond des prix - mais bien dans « un nouveau cycle ».

Les volumes de transaction, qui avaient bénéficié jusqu’en janvier de l’effet « réforme sur les plus-values immobilières », sont désormais en baisse : en Île-de-France, où les ventes ont chuté de 14 % en comparaison annuelle au mois de février, mais aussi en province, où la tendance « est également amorcée », indique le document sans plus de précision.

Pour les prochains mois, le CSN dresse deux scénarios extrêmes, en fonction de l’évolution des taux d’intérêt et de la politique immobilière mise du nouveau gouvernement.

Premier scénario

  • Les taux d’intérêt se maintiennent à leur niveau actuel ou baissent légèrement ;
  • La nouvelle politique fiscale immobilière et patrimoniale reste modérée ;
  • La nouvelle législation sur l’encadrement des loyers n’est pas dissuasive pour les investisseurs.

Second scénario

  • Les taux d’intérêt augmentent de manière sensible, désolvabilisant les acquéreurs potentiels;
  • Les nouvelles législations fiscales en matière de patrimoine ou civile en matière de location créent une perte de confiance, une peur et une incertitude quant à l’avenir, entraînant le retrait des classes moyennes et des seniors d’un marché immobilier déjà déserté par les primo-accédants.

« Si, dans les semaines qui viennent, c’est le premier scénario qui prédomine, il n’y a pas lieu de changer les perspectives que nous avions annoncées début 2012 », indique le Conseil. A savoir 700 000 à 740 000 ventes de logements anciens cette année, en baisse de 10 à 15 % par rapport à 2011 et une baisse de 5 à 10 % des prix de l’immobilier, en fonction du degré d’attractivité des différents marchés. En revanche, « si c’est le second scénario qui se met en place, ce sera alors une baisse des volumes qui fera que l’on passera en dessous des 700 000 ventes, avec des baisses de prix également plus accentuées ».

Emmanuel Salbayre