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Immobilier : La fin de la hausse à Paris ?

Les notaires n'y croient plus

Les notaires n'y croient plus - dr

La capitale n’a pas vu ses prix immobiliers fléchir au deuxième trimestre, selon les Notaires franciliens. Mais malgré un nouveau record, à 8 150 euros par mètre carré à Paris, « l’activité devrait être en fort ralentissement au second semestre », estiment-ils dans leur note de conjoncture trimestrielle.

La progression a été plus forte que jamais, de 22,5 % en variation annuelle au deuxième trimestre 2011, portant le prix au mètre carré au niveau record de 8 150 euros ! Entre le premier et le deuxième trimestre de cette année, les prix des appartements anciens ont encore augmenté de 4,6 %, nous apprennent les notaires. Si la tendance reste haussière, elle marque tout de même un ralentissement par rapport aux 5,8 % enregistrés au premier trimestre. Un ralentissement qui est d'ores-et-déjà établi par le biais des avant-contrats de vente, indicateurs avancés faisant état d'une baisse d'environ 1 %. Ce qui vient corroborer la baisse constatée pendant l’été par le réseau Meilleursagents ( -3 % entre juillet et septembre).

Vers un net ralentissement

D’ailleurs, les notaires se font plus pessimistes sur le deuxième semestre, et vont jusqu’à anticiper un « fort ralentissement » de l’activité. Et ce, même si le nombre de ventes est resté à la hausse au deuxième trimestre, avec +2 %. « Les premières tendances sur l’été montrent que les volumes de ventes s’érodent très sensiblement. Cette tendance s’est accentuée depuis le retour des vacances. Le durcissement du contexte économique et financier constitue naturellement un contexte défavorable à des acquisitions, même si l’immobilier constitue toujours une valeur refuge », expliquent-ils dans leur note de conjoncture.

La réforme des plus-values, responsable ?

En cause, le projet de réforme des plus-values immobilières, qui « suscite de vives inquiétudes et s’est traduit par le retrait de nombreux projets de vente », indiquent les officiers ministériels. Un avis partagé par la plupart des acteurs du monde immobilier. C’est « un risque réel et durable de blocage du marché », estime dans un entretien à LaVieImmo.com Jean Perrin, président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI).

Gilles Ricour de Bourgies, président de la chambre francilienne de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), pense quant à lui, que « la nouvelle [de la réforme à venir] a bloqué toutes les cessions. Et ce, dès le 25 août, soit le lendemain de l’annonce faite à ce sujet par M. Fillon », estime le responsable. « C’est dommage, car on repartait vers davantage de fluidité dans le marché », appuie-t-il. « Ce faisceau de facteurs laisse donc anticiper un cycle immobilier beaucoup plus incertain au cours des prochains mois », concluent les notaires.

Léo Monégier et Emmanuel Salbayre