BFM Immo
Prix immobilier

Immobilier : La France "à l'abri" de la bulle selon Cafpi

Le crédit offre-t-il des garanties suffisamment fortes pour contrer la bulle ?

Le crédit offre-t-il des garanties suffisamment fortes pour contrer la bulle ? - dr

Le courtier en crédit immobilier se veut rassurant quant à l’éventualité d’une bulle immobilière en France. Selon lui, le scénario observé aux Etats-Unis ou en Espagne risque peu d’arriver dans l’hexagone, de par le faible recours des emprunteurs au crédit à taux variable.

Alors que les esprits s’échauffent avec la hausse des prix immobiliers, Cafpi tente de calmer le jeu. Le professionnel du crédit va dans le sens d’une récente étude de l’Insee, qui tend à montrer la sécurité du crédit français par rapport au modèle d’autres pays où la bulle éclaté. Particulièrement les Etats-Unis ou l’Espagne. Ainsi, « en France, l'endettement des ménages est beaucoup moins important que dans ces pays », rappelait l’Insee en mai dernier, qui n’écartait pas toutefois tout risque de bulle.

L’explication de Cafpi : « les crédit à taux variable ont été très utilisés par les emprunteurs, entrainant ainsi le surendettement brutal de bon nombre de familles lors de la hausse des taux. La demande avait alors disparu et l’offre devenait surabondante du fait des saisies en chaîne. La bulle immobilière a explosé, les prix se sont effondrés ».

Taux variables résiduels

Or, tel n’est pas le cas en France, pays où les taux fixes représentent l’essentiel du crédit immobilier, fait valoir le courtier. Et les taux variables, qui ne représentent que 10 % des crédits immobiliers, « sont souvent capés, ils ne peuvent donc pas dépasser un certain plafond défini dès la signature du contrat et il existe une véritable protection contre la saisie des biens immobiliers ».

Hormis le risque hypothécaire, le risque spéculatif semble également ténu : « en France, on ne voit pas une envolée de l'investissement, un excès d'investissement dans l'immobilier qui aurait pu justifier une embardée comme celle qu'on a vue dans les pays anglo-saxons ou en Espagne », d’après l’Insee.

Pénurie, pas spéculation

La hausse globale des prix à laquelle on assiste actuellement « n’est pas due à la spéculation, mais au manque de biens disponibles sur le marché », appuie Cafpi. Car les investisseurs professionnels et institutionnels, très présents sur le marché il y a une vingtaine d’années, sont bien moins nombreux aujourd'hui. « A l’heure actuelle, la majorité des biens immobilier sont détenus par le privé et pour près de 80 % au titre de la résidence principale », conclut Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier. « Attention cependant, une bulle peut très bien se former sans spéculation ni investisseurs  », tempéraient dans un entretien à LaVieImmo.com début juin Clément Schaff et Mahdi Ben Jelloul, économistes au Centre d'analyse stratégique (CAS), organisme rattaché au gouvernement. La question reste ouverte...

Léo Monégier