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Immobilier : La hausse des prix pèse (aussi) sur la compétitivité des entreprises

La hausse des prix de l'immobilier nuit à la santé des entreprises

La hausse des prix de l'immobilier nuit à la santé des entreprises - dr

Dans son rapport économique, social et financier annexé au Budget 2013, Bercy estime que l’inflation des prix de l’immobilier nuit aux entreprises. Explications.

Hormis son effet évident sur l'état des finances des ménages, la hausse des prix de l’immobilier « a pu dégrader la compétitivité-prix des entreprises ». C'est ce que relève le ministère de l’Economie dans son rapport publié en marge du Budget, intitulé « Perspectives économiques 2012-2013 et évolution des finances publiques ». La flambée de l'immobilier ces quinze dernières années n’est pas sans effet sur les coûts des entreprises : « à la fois directement via le prix des loyers et des investissements immobiliers mais également plus indirectement du fait de la pression sur les salaires nominaux ».

Un constat déjà effectué l’an dernier par le Credoc, qui avançait que les problèmes de logement des salariés affecteraient la bonne marche des entreprises, notamment en compliquant le recrutement, et en freinant la mobilité interne des salariés. In fine, selon l'organisme, c'est leur productivité même qui s'en trouverait diminuée.

Mise en concurrence du foncier

L’autre effet de la hausse des prix : la rareté du foncier, et « sa mise en concurrence entre utilisation pour le logement ou utilisation pour le foncier des entreprises ». Un phénomène qui conduit inévitablement à augmenter les coûts de l’immobilier pour les entreprises. De même, la hausse des prix des logements anciens est-elle susceptible d’avoir influé à la baisse l’activité économique « en orientant davantage l’épargne vers les crédits immobiliers plutôt que vers le financement des entreprises ». En effet, entre 1993 et 2012, la part des crédits aux entreprises a diminué de 13 points au profit des crédits à l’habitat, rappelle Bercy.

En comparaison, l’étude cite enfin le cas de l’Allemagne, qui n’a pas connu la même envolée qu'en France : « il est probable que la politique de forte modération salariale aurait été plus difficile à mettre en œuvre si les prix de l’immobilier avaient connu la même envolée qu’en France ».

Le gouvernement justifie ainsi les mesures destinées à freiner l'envolée prises ces derniers mois : l'objectif de construction de 150 000 logements sociaux par an, l'encadrement des loyers privés, la loi de mobilisation du foncier public (relèvement du taux de logements sociaux à 25 % dans les communes et cession décotée voire gratuite des terrains de l'Etat), et encore l'entrée en vigueur toute récente du dispositif d'investissement locatif Duflot.

André Figeard