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Prix immobilier

Immobilier : Les notaires de plus en plus pessimistes

Les notaires n'avaient pas été aussi pessimistes depuis le début de l'année 2009

Les notaires n'avaient pas été aussi pessimistes depuis le début de l'année 2009 - dr

Baisse des prix comme des transactions immobilières : pour les deux tiers des notaires de province, les prochains mois s’annoncent difficiles.

La dernière enquête de conjoncture du site Immonot.com* révèle que les deux tiers (66 %) des études notariales de province s’attendent à ce que les prix des logements baissent d’ici deux à six mois, tandis que 3 % seulement anticipent une hausse. Les 31 % restants penchent pour une stabilisation sur les niveaux actuels.

La raréfaction du crédit pèse déjà sur le secteur

Immonot, qui ne recensait en septembre que 50 % de notaires « baissiers », explique qu’outre « les craintes sur l’imminence de la crise » qui pesaient déjà sur le secteur et se sont largement confirmées depuis la fin de l’été, les notaires prennent désormais en compte « les récentes mesures prises par le gouvernement pour conserver son triple A », ainsi que « la limitation des recours au crédit », qui « apparaît dès à présent comme un facteur aggravant pour l’évolution des prix ».

Plus pessimistes, les notaires le sont également en termes de volumes de transaction. Interrogés sur les perspectives d’évolution du nombre de contrats et compromis signés par leur étude, 62 % des sondés disent tabler sur une baisse, contre 51 % fin septembre et 40 % deux mois plus tôt. La part de ceux qui anticipent une reprise d’activité dans les prochaines semaines se maintient à 7 %, mais ils ne sont plus qu’un petit tiers (32 %) à tabler sur une stabilisation de leur activité.

Une baisse qui pourrait durer « plusieurs mois »

Une dégradation rapide, donc, et qui a toutes les chances de se confirmer dans les prochains mois « en même temps que celle de l’environnement économique », selon Bernard Thion, chercheur associé au Centre de recherches sur la gestion et la finance (CEREG) de l’Université de Paris Dauphine et responsable des études Immonot. « Jusqu’en 2008, une large majorité de particuliers pensaient que l’immobilier serait toujours porteur. On voit bien aujourd’hui que ce n’est plus le cas. Une fois que le marché s’est retourné, la période de baisse peut très bien durer plusieurs mois », poursuit M. Thion, qui s’attend d’ores et déjà à ce que la prochaine édition de l’étude Immonot, fin janvier 2012, dresse un portrait moins engageant qu’aujourd’hui du secteur.

*Tendance du marché immobilier, étude bimestrielle réalisée par le professeur Bernard Thion, sur la base d’un questionnaire envoyé à l’ensemble des études notariales de province faisant de la négociations immobilière, soit 1 800 environ.

Emmanuel Salbayre