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Immobilier : Les prix entre particuliers montent... encore

La hausse des prix devrait se faire moins vive d'ici quelques mois

La hausse des prix devrait se faire moins vive d'ici quelques mois - dr

Les prix des transactions immobilières entre particuliers ont continué de progresser en mars, selon PAP. La tendance reste plus particulièrement marquée pour les maisons, qui alignent un dix-septième mois consécutif de hausse. Une accalmie semble néanmoins se dessiner.

L’accalmie annoncée fin 2010 tarde à se faire sentir. Le dernier baromètre mensuel du groupe de Particulier à Particulier (PAP) fait état d’une nouvelle hausse du prix des biens immobiliers vendus sans l’intermédiaire d’une agence - de 0,2 % environ sur un mois pour les appartements, et d’un peu moins de 1 % pour les maisons. Soit des progressions cumulées de 0,8 et 2,4 % depuis le début de l’année, et de 4,5 et 12,3 % sur les douze derniers mois.

Nouvelle baisse des taux de négociation

Et le marché ne semble guère montrer de signes durables d’apaisement. Le taux de négociation, qui mesure l’écart entre le prix demandé par le vendeur et le prix effectif de la transaction, est reparti à la baisse. En moyenne, les acheteurs de maisons n’ont obtenu qu’un rabais de 6,48 % le mois dernier, contre 6,81 % en février et près de 8 % il y a un an. Le taux de négociation pour les appartements est tombé à 4,51 %, au plus bas en près de deux ans. Du côté des délais de transaction, c’est le calme plat : comme en janvier et en février, sept semaines sont nécessaires en moyenne pour vendre une maison, et cinq pour un appartement. Pour rappel, les délais étaient de seize semaines pour une maison et onze semaines pour un appartement il y a seulement un an.

Pouvoir d’achat

Gare aux conclusions hâtives. Les indices PAP ne mesurent que les transactions réalisées dans les huit principales agglomérations françaises, « où les biens se vendent beaucoup plus vite et plus cher que dans les zones plus rurales », précise Jean-Michel Guérin, président de PAP. Mais le ralentissement commence à se faire sentir dans les grandes villes, notamment à Paris, où « on a assisté au premier trimestre à un ralentissement du nombre de transactions ». Selon le dirigeant, cette tendance devrait se généraliser au cours des prochains mois, sur fond de hausse des taux d’emprunt immobilier. « Mi-2010, certains acquéreurs pouvaient obtenir un taux de 3 % ; aujourd’hui, on est plus proche des 4 % », indique-t-il, évaluant à 15 000 euros environ le « manque à emprunter » que cette remontée de taux coûte à un ménage pouvant rembourser une mensualité de 1 000 euros. « La clé, c’est le pouvoir d’achat… dans les conditions actuelles, les acquéreurs commencent à se dire que c’est de la folie, ajoute-t-il. Sur l’année, Jean-Michel Guérin estime que la hausse des prix devrait être inférieure à 5 % tous types de logements confondus. « Et encore, ce serait déjà beaucoup… ».

Les indices PAP sont calculés chaque mois sur la base des transactions immobilières enregistrées par le groupe dans les huit premières agglomérations de France – soit 12 492 ventes au mois de mars (+5,4 % par rapport à mars 2010).

Emmanuel Salbayre