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Immobilier : Les réseaux ne croient pas à une forte baisse des prix

La baisse devrait rester légère... à moins que les taux s'emballent

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Les réseaux Century 21 et Guy Hoquet L'Immobilier décrivent un marché immobilier français « en apesanteur », qui devrait se maintenir cette année - à moins que les taux d'intérêt ne remontent fortement. Décryptage.

Des prix en légère baisse et des volumes en petite hausse. Les dernières notes de conjoncture des réseaux immobiliers Century 21 et Guy Hoquet, présentées toutes les deux lundi matin, confirment l’absence de tendance sur un marché qui « semble flotter en apesanteur », selon les termes de Century, porté depuis plusieurs mois par « des taux d’intérêt historiquement bas ».

En moyenne, Century 21 observe que le mètre carré s’échangeait à 2 568 € du mètre carré* à fin 2013, en baisse de 1,8 % sur un an. « Ce niveau avoisine celui enregistré durant l’année 2010, avant la hausse substantielle de 2011 et la frénésie observée chez certains acheteurs-vendeurs qui, craignant de ne pas trouver de bien à acquérir dans les délais, achetaient avant de vendre et finançaient leur nouvel achat, payé au prix fort, en fixant haut le montant de leur vente », indique le réseau. Même constat chez son concurrent Guy Hoquet, dont la note fait état d’une « légère baisse » de 1,6 % sur l’année, dans le sillage du repli à l’œuvre « depuis la fin 2012 ».

Moins d’investisseurs

En termes de volumes de vente, les deux enseignes décrivent une activité qui se maintient, avec des transactions en hausse de 3,1 et 4 %, respectivement, sur un an. Une petite hausse « sans réelle embellie », qui fait suite à une année 2012 particulièrement difficile pour le secteur, et illustre les effets de la baisse historique des taux d’intérêt. Des taux qui, « associés à des prix immobiliers plus raisonnables, permettent à des ménages qui ne pouvaient acheter jusque là, de concrétiser leur projet, écrit Century 21. Ces ménages viennent soutenir la demande, empêchant les prix de diminuer davantage et l’activité de s’effondrer ».

A noter que Century 21 comme Guy Hoquet pointent la désaffection des investisseurs pour le secteur immobilier, conséquence selon eux des messages contradictoires que leur envoie le gouvernement. Guy Hoquet note que les investisseurs n’ont représenté que 14 % des acquéreurs en 2013, contre 18 % en 2012. Century 21 calcule de son côté que « depuis 2012, ce sont plus de 85 000 logements dans l'ancien qui auront disparu du marché de la location ».

2014 : Vers une légère baisse des prix

La situation devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Guy Hoquet estime que les volumes de vente devraient évoluer entre 0 et -3 % en 2014, tandis que les prix pourraient perdre jusqu’à 2 % en moyenne nationale. Tout cela à la condition que les taux restent bas. Or, comme l’indique Century 21, « rien ne garantit que ceux-ci ne subissent pas de remontée dans les douze prochains mois ». Et de détailler : « une augmentation en douceur des taux permettrait un ajustement des prix progressif. En revanche, une brusque évolution serait pour le moins préoccupante en termes d’activité. Le marché marquerait un stop brutal et ne redémarrerait qu’après une baisse des prix proportionnellement supérieure à l’évolution des taux ». Un ajustement qui pourrait alors prendre plusieurs mois, au cours desquels le marché immobilier serait « atone », poursuit le groupe.

*3 428 €/m² sur le segment des appartements, 2 026 €/m² sur celui des maisons

Emmanuel Salbayre