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Prix immobilier

Immobilier : Paris flirte avec les 8000 euros/m²

Les prix n'ont pas fini de flamber dans la capitale

Les prix n'ont pas fini de flamber dans la capitale - dr

Les prix de l’immobilier pourraient progresser de plus de 10 % cette année à Paris et dans les quartiers centraux des grandes villes de province, selon les dernières estimations des Notaires de France. Ailleurs, la hausse sera moins forte.

Les Notaires de France affinent leur pronostic et confirment l’insolent dynamisme de l’immobilier parisien. La note de conjoncture publiée mercredi affirme que le mètre carré dans la capitale se négociera en moyenne à plus de 8 000 euros d’ici la fin du premier trimestre. Cette nouvelle prévision, établie à partir de la base des avant-contrats de vente, précipite donc la perspective, évoquée fin 2010, d’un mètre carré à 8 000 euros « dans les prochains mois ». Mais les records devraient continuer de tomber : les Notaires prédisent une progression de plus de 10 % à Paris intra-muros sur l’ensemble de l’année. Le mètre carré, qui culminait à « seulement » 7 000 euros au troisième trimestre 2010 (dernier chiffre officiel), pourrait ainsi approcher les 8 500 euros fin 2011.

+3 à 5 % en province

La folie parisienne touche également les quartiers historiques des grandes villes dynamiques de province, comme Lyon, Nantes, Bordeaux ou Montpellier, qui devraient toutes connaître des progressions de plus de 10 % cette année. Ailleurs, la tendance devrait rester haussière, mais légèrement moins marquée, avec des taux de croissances anticipés de moins de 10 % en banlieue parisienne (grande et petite couronnes confondues) et de 3 à 5 % pour les marchés immobiliers régionaux, hors quartiers historiques. Au passage, les Notaires appuient l’idée d’un marché immobilier français non-homogène, constitué d’une multitude de micro-marchés aux comportements très différents. Et se fendent d’une pique à l’encontre de la Fnaim, jugeant « erroné de pronostiquer, comme cela a été fait ici où là, une évolution moyenne sur les douze prochains mois de 3 à 6 % ».

Elections perturbatrices

Côté transactions, l’heure est au tassement. Le marché, qui a retrouvé en 2010 ses volumes d’avant crise (800 000 ventes dans l’ancien contre 590 000 en 2009) devrait ainsi marquer une pause au cours des prochains mois, sur fond de « hausse probable et d’ores et déjà amorcée des taux d’intérêt » et d’incertitude à l’approche de l’élection présidentielle, période généralement « perturbatrice pour le marché immobilier ». Celui-ci pourrait par ailleurs pâtir de la réforme de la fiscalité du patrimoine en préparation. « Modifier les règles d’imposition est sans aucun doute nécessaire. Mais si la stabilité de ces règles est un facteur d’attractivité et permet de garantir un vrai « parcours résidentiel » pour nos concitoyens, leur bouleversement peut entraîner à court terme des prises de positions et comportements erratiques chez certains propriétaires vendeurs, avec risque de diminution temporaire des mises sur le marché, et de tensions sur les prix », préviennent les Notaires.

Emmanuel Salbayre