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Prix immobilier

Immobilier : Taxer les plus-values et faire chuter les prix ?

Les prix pourraient chuter de plus de 20 % en deux ans, selon les choix post-électoraux

Les prix pourraient chuter de plus de 20 % en deux ans, selon les choix post-électoraux - dr

Christine Lagarde sera-t-elle responsable de la chute du marché immobilier ? Selon Marc Touati, économiste chez Assya Compagnie Financière, l’idée d’une taxation des plus-values sur les résidences principales, avancée par la ministre de l’Economie, pourrait accélérer le retournement du marché.

Le débat qui fait rage, jusqu’au sein du gouvernement, autour de la réforme de la taxation des plus-values immobilières pourrait prendre une autre tournure. Marc Touati, chargé de la recherche économique, financière et stratégique d’Assya Compagnie Financiere, estime que l’idée, avancée par Christine Lagarde, de soumettre à l’impôt la plus-values réalisée au moment de la vente d’une résidence principale a les moyens de « stopper, voire de réduire » le « décalage historique » entre les prix des logements et les revenus des ménages.

Ardeurs

« Certes, il ne s’agit que d’une piste de réflexion », et cette nouvelle taxe ne porterait que sur les biens supérieurs à 1,2 millions d’euros », reconnaît l’économiste. « Il n’empêche : le simple fait d’évoquer la mise en place de cette taxation devrait concourir à calmer certaines ardeurs ». Et ce d’autant plus que la rumeur, non confirmée par le gouvernement, d’une éventuelle levée de l’exonération sur les plus-values sur les résidences secondaires détenues depuis plus de quinze ans, court également depuis quelques semaines. Une perspective jugée « finalement très logique » par l’économiste : « à un peu plus d’un an des élections présidentielles, les dirigeants du pays cherchent à sortir du piège du bouclier fiscal et du bourbier de l’ISF, sans pour autant baisser les dépenses publiques. Dès lors, il faut bien trouver des sources de revenus quelque part, explique-t-il. La flambée des prix des logements et les plus-values mirobolantes ainsi réalisées tombent à pic pour apaiser la soif de recettes de l’Administration publique ».

-5 à 10 % d’ici les élections

Marc Touati, qui est certainement l’un des observateurs les plus « baissiers » du moment, tablait déjà sur un retournement du marché avant qu’une possible réforme de la taxation des plus-values soit évoquée par le gouvernement. Dans un entretien à LaVieImmo.com, il estimait au mois de novembre qu’on était « en train d’assister au dernier baroud d’honneur de l’immobilier français » - un marché surévalué selon lui « d’environ 20 % ». Il affine aujourd’hui son pronostic. Sous l’effet conjugué de la hausse des taux d’intérêt, de la poursuite d’une embellie boursière qui remet en question la « stratégie de refuge vers la pierre », et d’une « augmentation, même modeste, de la fiscalité immobilière dès l’été prochain », les prix de l’immobilier en France devraient connaître une baisse de l’ordre de 5 à 10 % d’ici le printemps 2012. Soit une correction limitée, qui pourrait cependant prendre de l’ampleur après le scrutin présidentiel. « Si les élections débouchent de nouveau sur une stratégie d’augmentation des dépenses publiques et de la pression fiscale, la baisse pourrait s’accélérer et dépasser les 20 % à l’horizon 2013 », prédit l’économiste.

Emmanuel Salbayre