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Prix immobilier

Immobilier : Une stabilité des prix en trompe-l'œil

La stabilité des prix n'est qu'apparente

La stabilité des prix n'est qu'apparente - dr

Le Crédit Foncier Immobilier met en garde contre la stabilité des prix, qui n’est qu’apparente. Dans un marché aux volumes réduits, seuls les biens offrant « un très bon rapport qualité-prix » se vendent, tirant les moyennes vers le haut.

Les chiffres sont parfois trompeurs. Lors de la présentation de son point de conjoncture, ce mardi, le Crédit Foncier a mis en garde contre une lecture trop hâtive de la statistique immobilière : l’« apparente résistance des prix déforme les réalités du marché ».

Sur la base de ses propres études et des données des notaires, le groupe bancaire fait pourtant état de baisses contenues : au deuxième trimestre, les prix des appartements ont reculé de 1,9 % en glissement annuel à Paris, de 0,1 % en petite couronne, de 0,7 % en grande couronne et de 1,3 % en province. Les prix des maisons affichent des replis tout aussi modérés, compris entre 0,9 et 1,8 % selon la zone. « Pas de décrochage brutal, mais une tendance à la baisse », résume le document.

La baisse des volumes cache la baisse des prix

Sauf que ces chiffres sont obtenus sur la base de volumes de transactions en net repli, et doivent donc être manipulés avec prudence. Le groupe, qui indiquait hier tabler sur une baisse de 9 % des transactions dans l’ancien cette année, évalue à 849 000 le nombre total d’opérations qui devraient être signées sur l’ensemble du marché résidentiel privé (ancien + neuf), contre 936 000 en 2012 et près de 1,1 million en 2011. « La sélectivité des acquéreurs s’accroît, et seuls les biens qui offrent un très bon rapport qualité/prix parviennent à s’échanger », explique le document. De fait, ce phénomène « masque la baisse globale du prix de l’immobilier ancien ».

Du moins pour l’instant. Car un certain nombre de vendeurs de biens mal situés ou en mauvais état « vont devoir lâcher du lest », explique Emmanuel Ducasse, directeur des études du Crédit Foncier Immobilier. Si la baisse des prix semble, à terme, inévitable, le dirigeant note que, dans un marché dominé par l’anxiété, 2014 s’annonce comme une « une réplique de 2013 ». Aucune forte baisse des moyennes n’est à anticiper à court terme, donc. Les prochains mois devraient être marqués par une accentuation des différences déjà constatées. Dans les zones tendues, caractérisées par une pénurie de l’offre, comme Paris et les centres des grandes métropoles régionales, Crédit Foncier Immobilier estime que les prix pourraient « subir une nouvelle décote, même légère, tandis que les biens avec défauts accuseraient une décote plus sensible ». Ailleurs, « la sélectivité des acheteurs devrait s’accroître et entraîner une baisse des prix encore plus nette, voire un blocage des ventes pour les logements présentant des défauts ».

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Emmanuel Salbayre