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Prix immobilier

Immobilier : Vers une baisse des prix de 5 % cette année ?

2012, l'année de la correction de l'immobilier ?

2012, l'année de la correction de l'immobilier ? - dr

Le Crédit agricole maintient ses prévisions de la fin 2011 : selon la banque, les prix de l’ancien devraient connaître une baisse de 5 % au cours de l’année. Le marché entamant « un mouvement de correction », la baisse des transactions, attendue à 10 %, devrait affecter le marché du neuf comme de l’ancien.

Si le marché a « globalement bien résisté en 2011 », il entre cette année dans sa phase de correction, selon Olivier Eluère, économiste au Crédit agricole. Ce qui résulte de plusieurs facteurs, qui sont selon la banque amenés à se cumuler cette année : d’abord, la forte dégradation du contexte économique global (crise des dettes souveraines, montée du chômage à 9,7 %). Les taux de crédit, dans le même temps, « remontent peu à peu et les critères d’octroi de crédit habitat vont se resserrer légèrement », prévoit l’économiste ; un phénomène qui pourrait être accentué par la perte du Triple A. « Un Etat qui emprunte plus cher, cela signifie des banques qui se financent également à des taux plus élevés et donc, par effet domino, des taux proposés aux particuliers également plus élevés », prévoyait lundi Maël Bernier, porte-parole du courtier en crédit Empruntis.

Des prix surévalués de 25 à 35 %

2012 marque par ailleurs la fin de la période faste des réductions fiscales, qui va peser d’après le professionnel tant sur les investissements dans le neuf que dans l’ancien. Ensuite, la forte surévaluation des prix, toujours présente, « de l’ordre de 25 % en moyenne dans l’ancien, et de 35 % à Paris » plus particulièrement. Si le marché montre des signes de décélération depuis le troisième trimestre 2011, les prix « restent globalement à la hausse ». Une tendance qui devrait changer en ce début d’année, à l’aune des informations tirées par les Notaires des avant-contrats de vente.

Une correction « qui pourrait durer 3 à 4 ans »

Pour autant, on tient à relativiser, au crédit agricole. L’organisme n’anticipe pas de « retournement marqué », mais plutôt une correction « lente et graduelle, qui pourrait durer 3 à 4 ans ». La pierre devrait continuer à jouer son rôle de « valeur refuge » auprès des particuliers, alors que l’incertitude domine toujours les marchés financiers. Les perspectives vont donc, selon l’économiste, dans le sens d’ « une baisse de 5 % en moyenne en 2012 », comme annoncé fin 2011. Et comme le prévoyait également au début du mois la Fnaim, estimant toutefois que ce repli « ne devrait pas excéder 5 % ». Les prix de l’immobilier neuf, quant à eux, devraient rester orientés légèrement à la hausse. De l’ordre de 2 %, anticipe Olivier Eluère.

Enfin, le professionnel s’attend à une baisse des ventes de 10 % dans tous les segments de l’immobilier d’habitation. « L’offre de logements restera assez mesurée », la réforme de la fiscalité des plus-values immobilières devant sur ce dernier point être source d’hésitation pour les propriétaires qui voulaient vendre.

André Figeard