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L'élection présidentielle paralyse l'immobilier de prestige

Coup de frein sur l'immobilier de prestige

Coup de frein sur l'immobilier de prestige - Boyan Topaloff - AFP

Alors que les sondages n'excluent plus ce scénario à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, le réseau immobilier de prestige Coldwell Banker constate une paralysie du marché depuis une quinzaine de jours.

Coup de froid sur l'immobilier de prestige. Si le marché classique ne semble pas impacté par l'incertitude électorale, le segment haut de gamme, lui, est désormais paralysé en attendant le résultat du scrutin. Tout est gelé ou presque depuis près de 15 jours, nous dit l'un des leaders du secteur, c'est-à-dire depuis que les sondages n'excluent plus un second tour entre deux candidats qui envisagent une sortie de la zone euro.

Et pour le réseau immobilier de luxe Coldwell Banker, il ne faut pas s'attendre à grand chose avant l'issue du second tour si l'un ou l'autre, ou les deux, devaient se maintenir. Un mois d'avril au point mort quoi qu'il en soit, et cela est bien dommage compte tenu du contexte jusque-là très favorable du marché immobilier au sens large, et à fortiori de celui du haut de gamme, qui commence à peine à profiter des retombées du Brexit. Rien de grave pour l'instant, tient à rassurer Coldwell Banker, mais une prise conscience unanime du risque électorale.

Pas question de signer avant les résultats du vote

Par quoi se traduit concrètement cette prise de conscience? Du côté des acheteurs, c'est l'attentisme. Certains dossiers de vente sont prêts mais pas question de signer de compromis avant les résultats du vote. Chez Coldwell Banker, un couple d'Américains par exemple, a prévu de faire le déplacement depuis Hawaï ce week-end pour venir visiter des biens. Mais il a prévenu qu'il ne ferait aucune offre avant de connaître l'issue du scrutin.

Du côté des propriétaires, autre ambiance: on se précipite dans les agences pour envisager une éventuelle revente au plus vite sous peine d'une dévalorisation rapide du patrimoine. Précipitation en particulier de ceux qui possèdent les biens les plus chers. Ainsi, un Français propriétaire d'un bien à 5 millions d'euros à Neuilly-sur-Seine, dans l'ouest parisien, a déjà préparé son dossier. Tout comme un Russe propriétaire d'un luxueux logement avenue Montaigne à Paris, estimé à 10 millions d'euros.

Deux exemples de propriétaires prêts à vendre sans plus attendre si l'un ou l'autre des candidats redoutés venait à gagner. Il faut dire que l'exemple britannique est dans toutes les têtes, nous dit-on chez Coldwell Banker, qui rappelle que dans les quelques jours qui ont suivi le vote sur le Brexit, la livre avait perdu 20% de sa valeur. Autant dire que ces propriétaires n'ont pas envie de prendre ce risque sur l'euro, ou pire: celui d'un retour au franc.

Marie Coeurderoy