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L'Île-de-France s'enfonce dans la crise immobilière

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Cela ne fait même plus l’ombre d’un doute : l’Île-de-France a sombré dans la crise immobilière.

Selon la dernière note de conjoncture des Notaires franciliens, les ventes ont chuté de 40 % au premier trimestre 2009, à des niveaux historiquement très faibles. La baisse des prix, encore mesurée, va s’accélérer dans le sillage de cet effondrement. Sur l’année, elle devrait atteindre 10 % en moyenne dans la région.

Tous types de biens confondus, 22 980 ventes de logements ont été conclues en Île-de-France au cours des trois premiers mois de l’année. C’est plus de 40 % de moins qu’à la même période de 2008. « Les volumes de vente sont tombés au niveau le plus bas depuis la création de nos bases », confessent les Notaires. Soit en plein cœur de la précédente crise - 1991 pour Paris et la petite couronne, 1996 pour la grande couronne. La tendance, longtemps circonscrite à la périphérie, touche désormais aussi bien Paris (-39 % dans l’ancien, -67 % dans le neuf) que sa banlieue (jusqu’à -60 % pour les maisons neuves en grande couronne). « L’activité du marché immobilier s’est brutalement ralentie à la fin de l’été 2008, du fait du déclenchement de la crise financière et économique de septembre dernier », rappelle la Chambre. « Ce quasi-gel du marché s’est poursuivi au cours de l’hiver, en raison des difficultés persistantes du financement bancaire et de la perte de confiance chez les acquéreurs comme les propriétaires devant revendre pour acheter ». Et pourtant, les Notaires ne cèdent pas à la panique. Sans aller jusqu’à laisser entrevoir un « véritable retournement de tendance », les résultats provisoires du mois d’avril « témoignent d’un certain dégel du marché », sur fond de loi Scellier pour l’investissement locatif et de doublement du prêt à taux zéro pour la primo-accession dans le neuf, entre autres mesures incitatives.

-8 % à Paris, jusqu’à -12 % en grande couronne Mais s’ils sont rassurants, « ces différents mouvements sont tout insuffisants aujourd’hui pour que l’on puisse parler d’une reprise », poursuivent les Notaires. « Les transactions correspondant au noyau dur du marché, celles qui répondent aux besoins des classes moyennes franciliennes, et notamment des familles, restent encore à un niveau faible ».

Dans ce contexte, la baisse des prix, qui touche désormais toute la région, va s’accélérer au cours des prochains mois. Pour la première fois depuis 1998, les indices Notaires – Insee sont en baisse à Paris intra-muros au premier trimestre 2009, de 1 % en comparaison annuelle et de 2,1 % par rapport au quatrième trimestre 2008. Plus marquée à l’extérieur du périphérique, la correction atteint -5 % sur douze mois en moyenne en petite couronne et dépasse les -8 % en grande couronne. Sur l’année, les prix devraient reculer d’environ 10 % en moyenne dans la région, avec des baisses de l’ordre de 8 % à Paris, 10 % en petite couronne et 12 % en grande couronne. Trois prévisions dans le bas de la fourchette précédemment annoncée, que les Notaires n’excluent pas de réviser encore au cours des prochains mois, en fonction de « l’évolution de la situation économique au second trimestre, et surtout à l’évolution du climat de confiance des ménages ». L’heure est, plus que jamais, à l’incertitude.

E.S.

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