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Prix immobilier

L'immobilier auxerrois reste attentiste

Auxerre

Auxerre - dr

La crise n’a pas épargné Auxerre en 2009, mais la commune de 40 000 habitants semble sortir la tête de l'eau. Les transactions immobilières ont repris au début de l’année, ce qui permet aux professionnels d’afficher un optimisme relatif. Le marché est toutefois considéré comme encore très attentiste.

L’année 2009 a été particulièrement catastrophique, de mémoire d'agent immobilier auxerrois. « C’était dur, on subissait de plein fouet une crise renforcée par les hauts taux d’intérêts », rappelle Dominique Sikarciyan, responsable d’agence au sein du réseau Orpi. Aujourd’hui, le marché reprend des couleurs, mais « n’est pas aussi bon qu’il y a trois ans », du fait de la baisse du nombre d’acheteurs, selon le professionnel.

« Pas d’achat futile »

Le besoin de logement est clair dans la préfecture de l’Yonne. « La demande de logement est forte et il n’y a pas d’achat futile de logement dans Auxerre », déclare Olivier Perrin, responsable chez Laforêt. « Il faut se loger dans les trois mois, et on se contente du basique », indique-t-il. La rapidité des délais transactionnels est une caractéristique remarquée par les professionnels de l’immobilier. Les biens restent en vente moins d’un mois. « Les décideurs font leur choix très vite, en quinze jours ou trois semaines », estime pour sa part Gérard Villette, responsable de l’agence CIMM Immo. Il en va toutefois différemment pour les maisons ; ces dernières trouvent acquéreur dans un laps de temps plus long, concède le responsable.

Une baisse des prix de 10 %

La plupart des biens situés en ville se vendent sous le seuil des 150 000 euros. Le plus souvent, les prix tournent même autour de 120 ou 130 000 euros pour des surfaces allant de 65 à 70 mètres carrés. Les prix au mètre carré en centre ville tournent autour de 1780 euros pour un appartement et 1740 euros pour une maison. Globalement, les prix ont baissé de 10 % depuis le début de l’année. « Un bien de 43 mètres carrés parti en janvier dernier pour 91 000 euros peut partir aujourd’hui pour 82 000 euros », confie Olivier Perrin. En ce qui concerne les maisons, la décote généralement observée est de 20 à 25 %. Il s'agit donc d'une ville abordable, qui l'est moins si l'on désire acheter dans le quartier Boussicats, dans les avenues Foch et Hoche. Il faudra alors compter sur un budget de 400 à 500 000 euros pour leurs luxueuses demeures.

Un marché encore « attentiste »

La crise a marqué la ville au fer rouge, et a laissé derrière elle un « attentisme généralisé », déplorent à l’unisson Olivier Perrin et Dominique Sikarcyian. L’investissement est encore timoré, et n’affiche qu’un petit nombre de transactions effectuées récemment. Ce qui est conforté par une méfiance vis-à-vis des nouvelles réglementations : « les DPE [diagnostics de performance énergétique, NDLR] font fuir », s’inquiète M. Perrin. Le marché auxerrois est surtout victime de vendeurs encore méfiants, dont certains « n’ont pas encore intégré la réalité du marché », précise-t-il.

Léo Monégier