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Prix immobilier

L'immobilier du 5ème arrondissement devient plus sain

Paris vu du Panthéon

Paris vu du Panthéon - © pp76 - Fotolia.com

Tour d’horizon d’un arrondissement qui reste l’un des plus prestigieux de Paris, mais où il est à nouveau possible de négocier les prix de vente.

Les agents immobiliers du 5ème arrondissement sont unanimes : l’heure n’est plus aux excès et leur marché redevient, progressivement, « plus sain ». Non pas que les biens qui s’y vendent, parmi les plus chers de la capitale, soient à la portée de toutes les bourses, mais on observe à nouveau « une hiérarchisation entre les biens de qualité et ceux qui ne sont pas irréprochables », comme le note Jean-François Longeagne, responsable chez Century21.

Cette « hiérarchisation » va de pair avec un retour de la négociation, « principalement sur les plus grandes surfaces », et « de 5 à 10 % en moyenne », selon Sylvie Knopfer, responsable de l’agence Orpi Claude Bernard Immobilier.

Un écart de 3 000 euros

Dans les faits, les appartements moins bien situés (rez-de-chaussée ou premier étage, étages élevés sans ascenseur, avec vis-à-vis prononcé…) ou qui nécessitent d’importants travaux de rénovation se négocient désormais à moins de 10 000 euros du mètre carré. Il y a à peine six mois, des acheteurs pressés acceptaient de débourser jusqu’à 12 000 euros du mètre - parfois plus dans les zones les plus prisées - pour ce même type de biens. « Jusqu’à l’été, on n’observait qu’un écart de quelques centaines d’euros entre le prix de vente des appartements de qualité et celui des autres, plus communs. Aujourd’hui, cette différence peut atteindre 2 000, voire 3 000 euros selon les cas », confirme M. Longeagne.

Ainsi, cet appartement situé au troisième d’un immeuble de la place du Panthéon, vendu au printemps pour 16 000 euros du mètre carré « partirait plus vraisemblablement aujourd’hui pour 14 000 euros », explique le dirigeant. En cause, une vue plongeante sur un des murs du célèbre bâtiment - vis-à-vis ingrat qui donnerait sans aucun doute lieu à une négociation ferme. A l’inverse, dans le même immeuble, un appartement vendu à la même période pour 17 000 euros trouverait preneur aujourd’hui au même prix, voire plus. Non seulement parce que sa nouvelle propriétaire a fait réaliser d’importants travaux de rénovation, mais surtout parce qu’il offre une vue imprenable sur le Jardin du Luxembourg et la Tour Eiffel.

Pas de baisse pour les biens d’exception

« Il y a toujours un demande très forte pour les biens d’exception, explique Sabet-Restar, négociatrice pour Century 21. Une vue sur la Tour Eiffel, ça n’a pas de prix, et on n’a aucun mal à trouver un acheteur ». Boulevard Saint-Germain, un appartement de 140 mètres carrés est parti « en quelques minutes à peine » pour 1,868 million d’euros, soit le prix demandé par son vendeur. Le luxe a de beaux jours devant lui.

Emmanuel Salbayre