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Prix immobilier

L'immobilier en crise voit ses prix baisser... lentement

Prix annuel en régions (appartements)

Prix annuel en régions (appartements) - Fnaim

La note de conjoncture 2013 du syndicat immobilier, publiée mardi, confirme la forte baisse des transactions immobilières et le repli toujours limité des prix. Deux tendances qui devraient se poursuivre cette année.

Le secteur de l’immobilier a signé l’année dernière un de ses plus mauvais crus depuis le début de la crise. Contrairement à ce que les principaux réseaux d'agences immobilières avaient laissé entrevoir la semaine dernière, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a indiqué mardi que le nombre de transactions immobilières avait continué de reculer en 2013, pour la deuxième année consécutive. 668 000 logements anciens auraient ainsi changé de main sur douze mois, soit 5,1 % de moins qu’en 2012 (704 000) et près de 17 % de moins qu’en 2011 (801 000).

Une faiblesse que le syndicat professionnel explique à la fois par la diminution d’une demande qui ne peut plus faire face à la cherté des logements et craint de s’endetter, mais aussi par « la faiblesse de l’offre » de logements disponibles. « Des vendeurs potentiels renoncent à leur projet par manque de confiance en l’avenir et par crainte de l’impôt sur la plus-value, détaille le document, tandis que la construction reste largement « insuffisante ».

La baisse constatée n’épargne aucune région. Elle est particulièrement forte en Champagne-Ardenne (-8,7 %), Alsace (-8,6 %), Languedoc-Roussillon (-7,6 %), dont la Fnaim note qu’elle est « particulièrement touchée par la mévente des résidences secondaires », en Basse et Haute-Normandie (-7,4 et -6,8 %), ainsi qu’en Île-de-France (-6,6 %, avec un repli de près de 13 % pour Paris intra-muros).

Une baisse étonnamment peu marquée

Sur le front des prix, les chiffres de la Fnaim confirment le mouvement de baisse quasi-générale déjà observé par les principaux réseaux d’agences immobilières ainsi que les notaires. Une baisse étonnamment peu marquée au regard de l’effondrement des transactions, de 2,9 % en moyenne nationale, 3 % en province et 2,5 % en Île-de-France (voir carte). « Jusqu’à présent, semble-t-il, le retrait parallèle de l’offre et de la demande ont empêché la formation de stocks importants à la vente et ont limité la baisse des prix, avance la Fnaim. Celle-ci est toutefois à nuancer sur le plan géographique : elle est davantage perceptible dans les bassins d’emploi les plus affectés par la crise économique. »

A l’heure des habituels pronostics annuels, la fédération pointe le nombre important d’« incertitudes » qui pèsent sur le marché et rendent l’exercice peut-être plus difficile encore qu’à l’accoutumée. Des incertitudes « économiques (croissance, chômage), psychologiques (moral des ménages, confiance), financières (taux d’intérêt, solvabilité des accédants à la propriété), juridiques (loi Alur), fiscales (plus-values, droits d’enregistrement) », notamment. Malgré tout, la Fnaim estime que le nombre de transactions immobilières pourrait tomber à 650 000, pour des prix en baisse de 3 à 4 %, au maximum.

François Alexandre