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Prix immobilier

L'immobilier parisien proche du blocage

Le désaccord acheteurs-vendeurs conduit au blocage du marché à Paris

Le désaccord acheteurs-vendeurs conduit au blocage du marché à Paris - Fotolia

Au premier semestre, les ventes d’appartements ont baissé de plus de 5 % sur un an à Paris, selon Laforêt. La raison : un bras de fer qui s’installe dans la durée entre vendeurs et acheteurs.

La communication est interrompue entre les vendeurs et les acheteurs parisiens. Le dernier point de marché de Laforêt montre des transactions en baisse de 5,2 % sur un an au premier semestre dans la capitale. Un repli de même ampleur que celui annoncé hier par Century 21.

Les indicateurs sont inquiétants : les stocks de biens en vente ont gonflé de 33 %, alors que la demande a progressé de 23 %. Dans le même temps, les délais de vente se sont rallongés de six jours, pour atteindre « 70 jours en moyenne ». En clair, la mécanique de l’offre et de la demande se grippe. Si les acheteurs sont bel et bien de retour, leurs projets et ceux des vendeurs « ne se rencontrent pas », résume Laforêt.

Acheteurs sélectifs

De fait, les acquéreurs ne se ruent pas sur la pierre parisienne, alors que les prix affichent une baisse de 3 %, à 8 117€/m² en moyenne en juillet. Ils se montrent plus sélectifs, revenant sur le marché « avec des projets revus à la baisse » selon le réseau, tout en ciblant des biens de « petites surface, de qualité et à prix inférieur à la moyenne locale ». Exemple d'une vente type, dans le 14è arrondissement : « le nombre de visites avant signature a presque doublé. En 2012, une visite, voire deux, suffisaient pour faire une offre d’achat. En 2013, il faut 3-4 visites pour se décider. (Les acheteurs) n’hésitent pas à se rétracter même lorsque le vendeur a accepté leur offre ».

Vendeurs qui tentent leur chance

Mais les vendeurs ont aussi changé leurs habitudes. Alors qu’ils achetaient avant de vendre encore en 2012, ils vendent aujourd’hui avant d’acheter, et recourent de moins en moins au prêt-relais lorsqu’ils sont déjà propriétaires d’un bien immobilier. Certains tentent enfin leur chance, en surestimant les prix pour se retirer finalement du marché « au bout de huit-dix mois ». D'autres se montrent plus « raisonnables », à l'image de certains vendeurs du 14è, acceptant de revoir à la baisse les estimation de prix de 10 % par rapport à 2012, conclut le réseau...

André Figeard