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L'immobilier royannais attaque timidement la rentrée

Le front de mer à Royan

Le front de mer à Royan - dr

En cette rentrée 2010, l'immobilier à Royan peine à reprendre des couleurs. La cité balnéaire, située dans l’embouchure de l’estuaire de la Gironde, en grande partie détruite à l'issue de la guerre par le bombardement des alliés, doit prendre ses marques entre son statut de ville touristique et un immobilier vieillissant.

La cité balnéaire connaît une crise immobilière persistante depuis 2007, avec un petit nombre de transactions. « Le marché est calme, et les signaux de reprise sont encore très faibles », indique Robert Dagaud, responsable au sein de Royan Immobilier. Celui-ci déplore en outre le manque d’acheteurs et ne voit pas « la fin de la crise pour demain ». Idem pour Georges Prévault, responsable de l’agence 4 pour Cent immobilier, qui fait part d’un marché « timide », en dépit « d’un début d’année où le mouvement commençait à reprendre ». Ce à quoi on peut ajouter une pénurie de biens qui se fait sentir. La clé de voûte du problème réside dans le manque de foncier, qui se fait cruellement sentir en ville, ce qui rend l’équation impossible à résoudre entre le peu de terrains à construire et une demande de plus en plus importante des primo-accédants.

Hausse des loyers

Le marché locatif n’est pas à la fête, avec un manque de logements récents à la location, et « du locatif ancien insalubre », explique M. Prévault. Beaucoup de logements datant de l'après-guerre ne sont en effet plus aux normes, et trouvent difficilement preneur. Pour Thierry Bébien, responsable au sein de l’Agence des Mouettes, l’ensemble du marché locatif est inadapté : « C’est l’ensemble de la réglementation locative qu’il faut revoir. Et ce, depuis la loi Quillot ! Les contrats de bail sont trop longs », regrette l’expert. Victime d'une hausse des loyers, la location d'un trois pièces coûte au minimum 600 euros par mois. Depuis la mise en place du dispositif Scellier, l’investissement locatif est toutefois à la hausse, ce qui a contribué « à la relance du neuf », tempère M. Prévault.

Des biens jusqu’à un an en agence

La population augmentant chaque année sur la côte, l’acquisition dans la résidence secondaire reste importante, ce qui maintient une base de prix élevée. Le tourisme côtier crée des disparités dans les prix : « une villa avec vue sur la mer pourra se vendre 1 million d’euros, alors que le même bien en centre-ville ayant les mêmes caractéristiques se vendra à 500 000 euros », selon le professionnel. Dans le centre, pour un T3 en ville de 65 mètres carrés, il faut compter entre 200 et 250 000 euros. La plus-value bien connue - l’ascenseur, permet de valoriser le bien : pour 70 mètres carrés, Robert Dagaud a fait partir un bien à 235 000 euros. Le prix au mètre carré y est d’environ 3 000 euros. Les délais de transaction peuvent être très longs, un bien peut rester référencé pendant un an en agence ; en partie à cause de la surcote des vendeurs, de la situation géographique du bien, ou même de l’inertie des acquéreurs.

Des logements sociaux de « grand luxe »

Pour les résidences principales, le centre-ville garde la cote. A proximité des commerces, le Marché Central attire toujours autant. Pour le secondaire, rien ne vaut le front de mer ou les quartiers du Parc et Pontaillac, qui longent les plages de la Grande Conche et de Pontaillac. Mais les quartiers excentrés ne manquent pas non plus d’attrait, selon Georges Prévault, qui indique que le souci de qualité de la vie à Royan est telle qu’il n’hésite pas à qualifier les HLM situés en périphérie de « grand luxe, en comparaison à ceux que l’on trouve à Bordeaux », estime le responsable de l’Agence des Mouettes. En revanche, des quartiers comme le boulevard Briand, qui « se tertiarise et perd petit à petit ses commerçants, pourrait perdre de son attrait, de par la perte de commodité que le phénomène engendre », ajoute M. Prévault.

Léo Monégier