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Prix immobilier

L'immobilier s'installe dans la baisse

Les secteurs qui avaient résisté en 2011 connaissent une baisse aujourd'hui

Les secteurs qui avaient résisté en 2011 connaissent une baisse aujourd'hui - dr

Au troisième trimestre 2012, les prix de l'immobilier en France ont baissé de 1,7 % sur un an, selon Century 21. Cette moyenne cache des situations très diverses d'une région à l'autre, avec un mouvement encore limité dans les zones tendues, mais des baisses parfois très fortes ailleurs.

Selon Century21, les prix de l’immobilier baissent, mais un peu moins fortement qu’en début d’année. Le dernier point d’activité trimestriel du réseau, rendu public lundi matin, fait état d’un repli moyen de 1,7 % en comparaison annuelle au troisième trimestre 2012, contre une baisse de 2,6 % au premier semestre. Un ralentissement - le groupe préfère le terme plus inhabituel de « résorption » - que Century rapproche « en partie [du] retour sur le marché des primo-accédants » : les mêmes que la cherté des logements et le durcissement des conditions d’accès au crédit avaient éloigné du marché fin 2011, « profitent [aujourd’hui] du recul des prix observé au premier semestre ainsi que des taux d’intérêt extrêmement bas pour concrétiser leur projet immobilier », explique le document.

Les « acheteurs/vendeurs » grippent le marché

Mais si, en un an, la part des acquéreurs de moins de 30 ans a augmenté de 8,4 % (de 18,6 à 20,2 %), ce retour des « primo » n’a pas permis de compenser la chute des transactions causée par « l’inertie des secundo accédants ». Les ménages déjà propriétaires, « pas prêts à baisser leurs prétentions financières […], ne parviennent pas à vendre leur logement », indique le réseau ; ce faisant, ils « ne peuvent pas réaliser de nouvelles acquisitions »… En conséquence, le réseau accuse une chute de 15,4 % de ses volumes au troisième trimestre, par rapport à la même période de l’année dernière.

Fidèle à la théorie du marché « en peau de léopard » chère à son dirigeant, Laurent Vimont, Century 21 note que c’est dans les régions où les prix continuent de progresser que la chute des ventes est la plus forte. Ainsi en Bretagne, où le réseau enregistre une hausse de prix de 5,6 %, les volumes plongent de 44,5 %. En Champagne-Ardenne, une contraction comparable (-44 %) fait écho à une hausse de 1,2 % des prix de vente. Mais un nombre important de régions connaît des baisses significatives à la fois de volumes et de prix, comme le Limousin (respectivement 39,3 et -7,2 -%), la Lorraine (-27,9 et -9,6 %) et l’Aquitaine (-23,9 et -9,9 %). « La seule région dont les prix montent tout en parvenant à maintenir une dynamique de marché est la PACA, mais ses prix avaient largement baissé il y a un an », indique Century dans sa note.

Paris, ville d’investisseurs

Reste Paris, dont le réseau rappelle qu’elle « n’est pas la France », mais qui donne néanmoins des signes évidents de ralentissement. Certes, les biens vendus au troisième trimestre dans la capitale par l’intermédiaire d’une agence Century 21 se sont négociés à 8 635 euros du mètre carré, soit 1,2 % de plus qu’à la même période de l’année dernière. Mais les volumes de vente, en dépit d’une demande toujours extrêmement vigoureuse », ont reculé de près de 15 %, en ligne avec la moyenne nationale. Désormais trop chère pour les ouvriers, qui n’ont réalisé que 6 % à peine des transactions du trimestre, moitié moins qu’il y a un an, Paris fait plus que jamais figure de « royaume des investisseurs », dont la part de marché dépasse désormais les 30 %.

En Île-de-France, les prix n’ont reculé que de 0,5 % sur douze mois, pour des volumes de vente en baisse de 16,7 %. Le marché francilien fait encore figure de marché de report pour les acquéreurs incapables d’accéder au marché parisien : les Hauts-de-Seine pour les plus aisés, cadres supérieurs et professions libérales, les Yvelines et le Val-de-Marne pour les cadres moyens, l’Essonne, la Seine-Saint-Denis et le Val d’Oise pour les employés et les ouvriers. Century estime cependant que ce report de demande ne sera pas suffisant pour éviter une accélération du mouvement de baisse, la région dans son ensemble n’ayant « pas encore suffisamment corrigé ses excès pour retrouver un nouvel équilibre ».

Prix moyens de vente / Variation des volumes de vente au troisième trimestre

  • France entière : 2 577€/m²(-1,7 % sur un an) / -15,4 %
  • Paris : 8 653€/m² (+1,2 %) / -14,7 %
  • Île-de-France : 3 398€/m² (-0,5 %) / -16,7 %
  • Seine-et-Marne : 2 371€/m² (+0,9 %) / -22,7 %
  • Yvelines : 3 348€/m² (+8,5 %) / -4,6 %
  • Essonne : 2 868€/m² (-6,2 %) / -28,1 %
  • Hauts-de-Seine : 5 673€/m² (-1,9 %) / -25,8 %
  • Seine Saint-Denis : (+2,4 %) / +6 %
  • Val-de-Marne : 3,817€/m² (-5,8 %) / -18 %
  • Val-d’Oise : 3 014€/m² (+3,4 %) / -10,4 %
  • Lyon : 2 553€/m² (-6,2 %) / -8,8 %
  • Marseille : 2 672€/m² (-5,21 %) / +3,9 %
  • Alsace : 1 702€/m² (-4,2 %) / -17,5 %
  • Aquitaine : 2 124€/m² (-9,9 %) / -23,9 %
  • Auvergne : 1 240€/m² (-10,1 %) / -1,6 %
  • Basse-Normandie : 1 947€/m² (-5,4 %) / -14,5 %
  • Bourgogne : 1 229€/m² (+0,7 %) / -28,6 %
  • Bretagne : 2 214€/m² (+5,6 %) / -44,5 %
  • Centre : 1 569€/m² (+1,2 %) / -15,2 %
  • Champagne-Ardenne : 1 439€/m² (+1,2 %) / -44 %
  • Franche-Comté : 1 674€/m² (-6,9 %) / +8,1 %
  • Haute-Normandie : 1 774€/m² (-5,2 %) / -18,9 %
  • Languedoc-Roussillon : 2 212€/m² (-3,6 %) / -15,4 %
  • Limousin : 1 128€/m² (-7,2 %) / -39,3 %
  • Lorraine : 1 464€/m² (-9,6 %) / -27,9 %
  • Midi-Pyrénées : 1 652€/m² (-3,7 %) / -13,6 %
  • Nord-Picardie : 1 576€/m² (-8,1 %) / -3,3 %
  • Pays-de-Loire : 2 138€/m² (-3,3 %) / -0,2 %
  • Poitou-Charentes : 1 564€/m² (-10,7 %) / -3,6 %
  • PACA : 3 799€/m² (+9,2 %) / -3,1 %
  • Rhône-Alpes : 2 453€/m² (-8,3 %) / -14,9 %

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Emmanuel Salbayre