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Prix immobilier

L'OCDE voit l'immobilier français baisser de 10 % en 2 ans

L'OCDE confirme à son tour le changement de cap du marché français

L'OCDE confirme à son tour le changement de cap du marché français - Fotolia

Selon les dernières prévisions de l’organisation, les prix des logements devraient connaître une correction salutaire - mais pas s’effondrer.

Les notes de recherche sur l’immobilier se suivent et leurs conclusions, sans forcément se ressembler, vont dans le même sens. Et si la dernière en date n’est pas à proprement parler une étude sur le marché de l’immobilier, elle rappelle celles récemment éditées par Standard & Poor’s ou PrimeView, pour n’en citer que deux.

Il s’agit de l’édition de mai des Perspectives de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vaste document mis à jour deux fois par an, qui analyse les tendances et dresse les perspectives économiques des principales puissances mondiales. Le chapitre consacré à la France (4 pages en tout sur un total de 250) aborde en quelques lignes la situation du marché immobilier national, dont il constate qu’il « a commencé à fléchir, sous l’effet d'une combinaison de facteurs : diminution des aides publiques, resserrement des conditions de crédit, moindre accessibilité financière des logements et perspectives de revenus dégradées ». Ces différents facteurs semblent appelés à jouer de manière durable, et l’OCDE estime que les prix nominaux* des logements devraient connaître une baisse cumulée de l’ordre de 10 % d’ici à la fin de l’année prochaine.

Nouveau cycle baissier

Pour mémoire, S&P évoquait au mois de mars une baisse de 5 à 10 % sur la seule année 2012, tandis que les analystes du cabinet PrimeView, eux, anticipent une chute de 30 à 40 % au cours des cinq à dix prochaines années. Pas de prévision aussi détaillée du côté des Notaires de France, qui font office de juge de paix en matière de prix de l’immobilier, mais un changement de ton qui en dit long. D’ordinaire plutôt mesuré dans ses pronostics, le Conseil supérieur du notariat (CSN) assure dans sa dernière note que le marché immobilier est entré dans « un nouveau cycle » baissier, pas dans « un trou d’air » comparable à la parenthèse baissière des années de 2008-2009.

L’OCDE, qui ne se montre pas aussi catégorique, estime que les conséquences économiques de la baisse des prix devraient rester « limitées », en raison notamment du niveau toujours maîtrisé de l'endettement des ménages français et de la prudence de la politique d’octroi de crédit des banques, qui empêche tout scénario de débordement tel qu’ont pu le connaître les Etats-Unis ou l’Espagne dans un passé récent. Il n’en dit pas plus long, en revanche, sur les perspectives d’évolution des prix au-delà de 2013.

*non corrigés de l’inflation, par opposition aux prix réels

Emmanuel Salbayre