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Prix immobilier

La baisse des prix immobiliers se poursuivra en 2010

La crise la plus forte depuis les années 1950

La crise la plus forte depuis les années 1950 - dr

L’immobilier n’en a pas fini avec la baisse des prix. Selon les dernières prévisions de HSBC France, la correction pourrait atteindre 4 % dans l’ancien en 2010, sur un marché toujours fragilisé par la faible solvabilité de la demande.

« L’ajustement a bien été réel ». Un an et demi après le début de la crise immobilière, Mathilde Lemoine, directrice des études économiques chez HSBC France, dresse un premier bilan de la période de correction, entre forte contraction de l’activité et début de stabilisation.

Comme prévu, le retournement a été particulièrement marqué sur le segment de l’ancien, avec des transactions en baisse de 22 % sur un an au premier semestre 2009, et des prix qui « devraient avoir reculé de 7 % en moyenne » sur l’ensemble de l’année, « soit le recul le plus important depuis le milieu du 20ème siècle », estime Mathilde Lemoine. Le neuf s’en tire mieux, soutenu par « les incitations fiscales et les subventions publiques ». Portées principalement par le succès du dispositif Scellier d’aide à l’investissement locatif, les ventes de logements neufs ont ainsi progressé de 11 % sur un an au premier semestre 2009, tandis que la baisse des prix, qui culminait à « -2,5 % sur un an au deuxième trimestre 2009 », n’était plus que de 1,6 % au troisième trimestre.

Trop tôt pour la reprise

Tous segments confondus, le marché a par ailleurs bénéficié du soutien des taux d’emprunt immobilier, en baisse de 130 points de base pour les fixes et 200 points de base pour les variables entre décembre 2008 et novembre 2009. « Il a résulté des mesures fiscales, de la baisse des prix […] et des taux d’emprunt une amélioration de la prime de risque et de la solvabilité des ménages, qui a soutenu la demande de logements», poursuit l’économiste, qui prédit une stabilisation prochaine du marché.

Stabilisation, mais pas reprise. « La demande reste fragile », poursuit Mathilde Lemoine, et le niveau des prix « toujours surévalué. De plus, les incitations fiscales comme les soutiens budgétaires vont être moins importants en 2010», entre le verdissement de la déduction fiscale pour intérêt d’emprunt, l’arrêt du doublement du PTZ dans le neuf au second semestre, et la fin des dispositifs Robien et Borloo, définitivement remplacés par le Scellier le 1er janvier dernier. « La demande de logements dans le neuf comme dans l’ancien va se stabiliser à son niveau de fin 2009», prédit Mathilde Lemoine. Côté prix, l’économiste table sur une absence de croissance dans le neuf et une baisse de 4 % en moyenne dans l’ancien.

Emmanuel Salbayre