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Prix immobilier

La chasse aux locations meublées de courte durée à Paris

Le meublé loué pour quelques jours, un "complément de revenu" et non pas une manne ?

Le meublé loué pour quelques jours, un "complément de revenu" et non pas une manne ? - dr

La capitale a instauré il y a un an une réglementation spécifique interdisant les locations saisonnières de logements meublés, face à la recrudescence de cette pratique des propriétaires-bailleurs. Ce qui provoque l’ire de certaines agences spécialisées, comme le rapporte Le Figaro.

Fallait-il interdire à Paris la location de meublés pour quelques semaines, voire quelques jours ? La mairie s’est penchée sur ce type de location, qui s’adresse généralement à des touristes ou des étudiants qui ne viennent que pour un trimestre, et l’a interdite. Une réglementation stricte a été instaurée à la place, spécifique à Paris, pour permettre la transformation de ces logements en locaux commerciaux, rappelle le quotidien.

Pour deux raisons, confie au Figaro Jean-Yves Mano, adjoint au maire en charge du Logement : « Non seulement ces logements sortent du parc locatif mais en plus, de par leur rentabilité, ils font gonfler les prix immobiliers à l’achat comme à la location ». Pour rappel, le rendement moyen d’une location standard à Paris est de 3,21 %.

On « se trompe de cible »

Mais la pilule est loin de passer pour tout le monde. L’association Paris meublés, qui regroupe des agences spécialisées dans le meublé, explique au quotidien que l’on « se trompe de cible ». Pour le groupement, on s’attaque au portefeuille de petits propriétaires alors que la vacance, qui touche d'après lui 116 000 logements, gagne la capitale.

Et en plus de permettre de se loger à des personnes qui ne sont que de passage dans la capitale - des professionnels ou des « étudiants passant un trimestre à Paris » -, la location meublée de moins d’un an confère « principalement un complément de revenu » à ces propriétaires. Jean-Yves Mano de concéder sur ce point au Figaro qu’ « il faudrait peut-être affiner la distinction pour certaines locations ».

La sanction pour les récalcitrants, qui peut aller jusqu’à 25 000 euros d’amende, et donner lieu à une injonction de cessation d’activité pour le bailleur, n’est pas restée lettre morte. Quelque 200 personnes « au moins » auraient été concernées.

André Figeard