BFM Immo
Prix immobilier

La Fnaim ne croit plus à une hausse des prix immobiliers

Les agents craignent une pénurie de biens

Les agents craignent une pénurie de biens - Fotolia

Le bilan des trois premiers mois de l’année laisse penser que les prix de l’immobilier resteront stables cette année. La hausse des taux et les pressions inflationnistes amènent la Fédération à écarter tout risque de surchauffe, et à réviser ses prévisions annuelles en légère baisse.

L’immobilier français serait-il devenu raisonnable ? La dernière note de conjoncture de la Fédération nationale de l’immobilier montre que le marché n’a pas connu au premier trimestre le même emballement que l’année dernière. Certes, tous types de logements confondus, les prix des logements ont encore progressé de 1,9 % en moyenne nationale par rapport aux trois derniers mois de 2010. Ceux des maisons se sont même appréciés de plus de 4 %. Mais la Fnaim ne voit dans cette progression qu’un simple mouvement de rattrapage, les prix des maisons ayant augmenté deux fois moins vite que ceux des appartements l’année dernière (+3 % en moyenne, contre +7,6 %). De fait, les prix des appartements, en moyenne nationale toujours, se sont stabilisés au cours des trois premiers mois de l’année (-0,3 %). Ils ont même légèrement reculé dans certaines régions. C’est le cas en Bretagne (-0,7 %), dans le Languedoc-Roussillon (-1,3 %), en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (-1,8 %), en Île-de-France (-2 %) ou Alsace, où le repli constaté approche les 6 %. Ces régions sont celles qui avaient connu les hausses les plus fortes l’année dernière. Les prix y restent généralement « supérieurs aux niveaux observées du printemps 2009 au début de l’année 2010 », tempère la Fnaim, toujours aussi soucieuse de ne pas sonner trop « baissière ».

Pas de surchauffe

En variation annuelle moyenne*, les prix de l’ancien s’affichent en hausse de 2 %. Une preuve supplémentaire, selon la fédération, de l’absence de « surchauffe » sur le marché de l’ancien. Un sondage mené en interne auprès des agences fédérées montre d’ailleurs que pour 58 % des professionnels, les prix de vente sont restés stables au premier trimestre, quand 30 % ont le sentiment qu’ils ont plutôt augmenté. Les mêmes agents sont 61 % à anticiper une stabilisation des prix au cours des six prochains mois, tandis que 20 % seulement misent sur une hausse, alimentée par une pénurie de biens disponibles (ressentie par 28 % des sondés).

Une solvabilité sous pression

La Fnaim, qui tablait en janvier sur une hausse de prix comprise entre 3 et 6 % sur l’ensemble de l’année, juge aujourd’hui le scénario d’une stabilisation autour des 2 % plus probable. « Dans un contexte de pénurie d’offre de plus en marqué, la pression de la demande devrait se traduire par de nouvelles poussées des prix, indique-t-elle. Mais il ne fait aucun doute aujourd’hui que ce mouvement naturel sera contrarié par la remontée des taux d’intérêts », dont la fédération calcule qu’elle a déjà fait reculer la solvabilité des ménages de 3,2 % au seul premier trimestre. Sans oublier les effets des pressions inflationnistes : « Les augmentations des prix de matières premières entraînent déjà des tensions importantes sur les factures énergétiques et alimentaires, et suffisent déjà à ponctionner le pouvoir d’achat de façon significative », conclut la Fnaim.

A titre de comparaison, on rappellera que le réseau Century 21, qui a récemment communiqué son bilan trimestriel, a maintenu sa prévision d’une hausse de l’ordre de 3 % des prix de vente en moyenne nationale, « avec des déséquilibres très forts en fonction des différents marchés locaux ».

*les douze derniers mois par rapport aux douze précédents

Emmanuel Salbayre