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Prix immobilier

Le marché immobilier du Havre en petite forme

Le Quai Georges V au Havre

Le Quai Georges V au Havre - dr

Le Havre, ancienne ville industrielle et ouvrière, a entamé une transformation depuis quelques années, et le marché immobilier avec. Désormais, ce sont les pavillons qui ont la côte et plutôt en proche banlieue.

L’immobilier au Havre est en douce reprise, suite à une année 2009 catastrophique. Les prix comme les transactions, remontent légèrement depuis cet été mais les professionnels n’espèrent pas une nette reprise avant le printemps. Les transactions ont d’ailleurs chuté au mois d’octobre à cause de la paralysie de la ville, due aux grèves « Il n’y a pas franchement de tendance à la hausse, on peut bien travailler un mois et ensuite avoir une période de creux celui d’après », explique Stéphane Marchais, négociateur immobilier chez Urbania.

Une pénurie des 3 pièces et plus de bonne qualité

« La population du Havre, plutôt modeste, privilégie de plus en plus les transactions entre particuliers pour éviter les frais supplémentaires », confie Stéphane Marchais. Ce qui se vend le mieux, se sont les pavillons de moins de 200 000 euros. « Ceux d’environ 70 mètres carrés commencent à 130 000 euros, le profil des acheteurs est ainsi très diversifié : des employés, fonctionnaires ou même jeunes couples peuvent prétendre à l’accession d’un tel bien, même avec travaux ». En ce qui concerne les appartements, les transactions se font plus compliquées. En effet, le parc immobilier havrais du centre ville, hérité de l’après-guerre, avec les constructions de l’architecte Auguste Perret, se détériore et manque de grandes surfaces (3 pièces et plus).

Logements dégradés

Les logements construits dans les années 1950 ont tendance à se dégrader et beaucoup de ces appartements, souvent défraîchis, ne contiennent pas d’ascenseur(s). « Ces logements étaient occupés par des personnes âgées qui n’ont pas entretenu le bien, et compte tenu de la qualité, il y a souvent tout à refaire », explique Didier Delamare, agent immobilier depuis presque 30 ans. Ainsi, ceux qui sont en bon état partent très vite. « Quand un appartement de bonne qualité se libère, il n’y a même pas véritablement de négociation, les gens achètent au prix affiché s’ils ont le coup de cœur », confie un agent de chez Mesnil immobilier.

La ville se dépeuple au profit de la banlieue

En revanche, l’ouest de la ville bénéficie toujours d’une bonne image et d’une bonne attractivité avec le quartier de Sanvic, ou la petite ville de Sainte-Adresse. Les villas du bord de mer sont recherchées et les copropriétés, calmes et en dehors des zones agitées de la ville, trouvent toujours preneur. L’environnement est la première préoccupation des Havrais, qui migrent alors petit à petit vers la proche banlieue où ils peuvent avoir un peu de verdure, dans des villes comme Montivillers, Saint Martin du Manoir ou encore Octeville. La taxe d’habitation est également responsable de la fuite des havrais vers les communes voisines où elle varie de 400 à 1800 euros par an d’un endroit à l’autre.

Nastasia Desanti