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Le rattrapage de l'immobilier stoppé en 2010 ?

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La baisse des taux d’emprunt et le succès des dispositifs fiscaux d’aide à l’acquisition dans le neuf continuent de doper l’immobilier Français.

Attention, l’amélioration n’est peut-être pas durable…

« Les effets du Scellier ont été plus importants que prévu », constate Mathilde Lemoine, directrice des études économiques chez HSBC France. Dans sa dernière note de conjoncture, publiée lundi, l’économiste rappelle que les ventes de logements neufs, qui avaient déjà augmenté de 69 % au premier trimestre, « ont encore progressé de 10 % au deuxième trimestre, retrouvant ainsi leur niveau de fin 2004 ». Conséquence de ce dynamisme, les prix du neuf ont regagné 3,4 % au deuxième trimestre, après une baisse limitée de 0,7 % au cours des trois premiers mois de l’année. Sur un an, leur recul au 30 juin n’est plus que de 2,4 %.

La tendance pourrait se poursuivre : « jusqu’à la fin de l’année, les ventes devraient continuer a légèrement progresser dans le neuf encore soutenues par le dispositif Scellier et par la poursuite de la baisse des taux d’emprunt », reprend Mathilde Lemoine. Côté prix, l’économiste revoit ses prévisions à la hausse et table désormais sur une stabilité sur l’ensemble de l’année, au lieu de la baisse d’environ 5 % qu’elle anticipait précédemment.

L’ancien baisse encore, mais moins fortement En l’absence de dispositif de soutien spécifique, l’immobilier ancien reste à la traîne même si, baisse des taux et des prix oblige, la correction est moins marquée qu’au début de l’année. Ainsi, au deuxième trimestre, les prix dans l’ancien n’ont reculé que de 2,7 % par rapport au trimestre précédent, après -3,8 % au premier trimestre. Selon Mathilde Lemoine, « les transactions pourraient cesser de reculer au dernier trimestre, grâce à la remontée de la solvabilité des ménages ». Dans ce contexte, la baisse des prix dans l’ancien sur douze mois courants devrait être ramenée à 7 % à la fin de l’année, contre -9,1 % au 30 juin. Cette prévision est conforme aux précédentes projections de HSBC France.

Pas de reprise en 2010 Le rebond de l’immobilier serait-il pour 2010 ? Attention, « il est donc encore un peu tôt pour parler de reprise », prévient Mathilde Lemoine. En cause, notamment, la hausse du chômage et son effet sur le niveau des salaires, la remontée attendue des prix dans le neuf et la stabilisation récente des taux d’emprunt. L’ensemble de ces éléments « devraient peser sur la solvabilité des ménages et donc sur les ventes de logements neufs comme anciens ». La décision du gouvernement, dans la Loi de Finances pour 2010, de réduire le montant du crédit d’impôt accordé au titre des intérêts d’emprunt pour les logements neufs ne respectant pas les normes BBC* devrait en outre jouer un rôle défavorable dans l’évolution du marché.

Dans ces conditions, « la demande de logements n’accélèrerait plus en 2010, ce qui stoppera la hausse des prix dans le neuf et limitera le rattrapage des prix dans l’ancien », prédit Mathilde Lemoine.

E.S.

*bâtiment basse consommation

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