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Les aides au logement participeraient à l'envolée des loyers

Les aides au logement accusées d'accentuer la hausse des loyers

Les aides au logement accusées d'accentuer la hausse des loyers - dr

Une étude publiée par l’Insee tend à montrer « un lien causal » entre les aides au logement et le niveau des loyers privés. Un phénomène surtout visible dans les villes de plus de 100 0000 habitants.

Les aides personnelles aux locataires ont-elles un effet sur le niveau des loyers ? L’Insee s’est penché sur la question, et en conclut qu’ « un niveau plus élevé d'aides au logement pousserait à la hausse les loyers privés ». En 2012, quelque 15,8 milliards d’euros ont été affectés aux divers coups de pouces de l’Etat - aide personnalisée au logement (APL), allocation de logement familiale (ALF) et allocation de logement sociale (ALS).

Or, si leur objectif est louable, permettre à des locataires aux revenus modestes de se loger, « ces aides peuvent avoir un effet inflationniste : comme elles permettent à certains ménages d'accéder à des logements de meilleure qualité, la demande s'accentue et peut conduire à une hausse des loyers si le nombre et la qualité des logements ne s'ajustent pas suffisamment », note l’Insee.

Pas d'amélioration de la qualité ni de la quantité des logements

Le « lien causal » entre les aides et le niveau des loyers peut êtrre mis en lumière en fonction des différents montants accordés selon la zone géographique, ceux-ci étant globalement plus importants dans les grosses communes. L'organisme constate en effet que les loyers en zone 2 (agglomérations de plus de 100 000 habitants, hors Paris et petite couronne) sont supérieurs à ceux de la zone 3 (reste du territoire), « toutes choses égales par ailleurs, de 5,3 % sur la période 2005- 2012 ». Ce qui représente environ 25 euros par mois.

Un effet inflationniste qui n'aboutirait pas non plus aux effets escomptés. D'abord sur la qualité des logements loués, affirme l’Insee en se fondant sur les résultats d’une enquête antérieure entre 2005 et 2012. Sur cette période, en zone 2, la surface des biens loués baisse en moyenne de 2,3 %, tandis que la présence de salles d’eau dans les logements stagne (+0,3 point).

Mais également « sur le nombre de logements locatifs offerts, tel que mesuré par la part du secteur locatif privé dans la commune ». Même si l'importance de l'investissement locatif dans ces zones vient quelque peu changer la donne, tempère l'Insee : eu égard au montant nécessaire à un investissement locatif, les gains potentiels liés au zonage peuvent être « trop faibles pour qu'une augmentation significative du parc puisse être observée », conclut l’étude.

André Figeard