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Les Assises du "Logement d'abord", sur fond de tensions sociales

Le gouvernement annonce qu'il va mettre l'accent sur l'accompagnement des SDF

Le gouvernement annonce qu'il va mettre l'accent sur l'accompagnement des SDF - dr

Benoist Apparu « se félicite » de la tenue des Assises du « Logement d’abord » ce vendredi, dont l’objectif est de favoriser le logement de personnes SDF, plutôt que de recourir à l’hébergement d’urgence. Une réunion qui, de l’avis de l’association DAL, « tient de la comédie », dans la mesure où « de plus en plus de gens sont dehors ».

L’objectif est ambitieux : faire du durable plutôt que du transitoire, dans le mal logement. C’est ce que le gouvernement a annoncé, lors de la tenue des Assises du « Logement d’abord » vendredi. Appel est fait aux bailleurs sociaux, qui « seront davantage mobilisés pour accélérer le relogement des personnes sans-abri qui sont actuellement en attente dans des hébergements ou des logements temporaires », a annoncé le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu.

Le budget pour l'hébergement sera « stabilisé »

Des services d’accompagnement social seront en outre « développés ou renforcés pour aider les personnes à bien s’intégrer dans leur logement et leur environnement », a-t-il indiqué. Enfin, le ministre a promis la création de « pensions de famille supplémentaires (…) pour accueillir en résidence semi-collective les personnes les plus confrontées à l’isolement ».

Crise oblige, le gouvernement promet qu’après « une hausse de 29 % depuis 2007, le budget du secteur de l’hébergement et du logement adapté sera stabilisé sur la période 2010-2011-2012 », comme indiqué aux associations en septembre dernier. « En période de contrainte budgétaire, cela est bien le signe que l’aide aux personnes les plus exclues est préservée ».

Une « comédie, alors que l'on vit une tragédie »

De quoi rendre dubitatif le DAL, qui a manifesté à deux pas de l’Assemblée nationale, place Edouard Herriot, recensant quelque 200 personnes présentes malgré le froid. Jean-Baptiste Eyraud, porte parole du collectif, estime que ces assises relèvent de la « comédie, alors que l'on vit une tragédie, de plus en plus de gens sont dehors ». Selon lui, « la crise du logement s’amplifie, et à mesure que l’immobilier flambe, les droits des locataires baissent ».

L’une des véritables solutions, pour le DAL, serait de « mobiliser les logements vacants de grands propriétaires privés, au besoin de recourir à leur réquisition ». Loin de l’expropriation, cela ne coûterait « rien à l'Etat et aboutirait seulement à la privation temporaire de l’usage d’un bien », explique M. Eyraud.

Le collectif prévoit par ailleurs de fêter le « Noël des sans logis des DAL », le 25 décembre à 15 heures, devant le secrétariat d’Etat au Logement.

Léo Monégier