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"Les marchés immobiliers sont appelés à s'ajuster", selon la Fnaim

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Les « logiques de fonctionnement » du marché de l’immobilier ancien sont « bouleversées », a reconnu lundi la Fnaim. Il y a moins d’une semaine, la Fédération faisait état d’une « baisse générale » des prix de l’immobilier, en repli de 1.5% sur un mois en août (cliquez ici).

Evoquant « une tendance baissière avérée », elle revient aujourd’hui sur un ralentissement de l’activité dont « la brutalité […] a de quoi surprendre les observateurs les plus avertis, y compris ceux qui accusent […] les agents immobiliers de vouloir à tout prix soutenir un discours optimiste, au motif de la préservation de leurs intérêts ». Et le moins qu’on puisse dire c’est que la Fédération, si elle ne verse pas franchement dans le pessimisme, est moins optimiste qu’à l’accoutumée….

Une baisse des prix, seule capable de resolvabiliser la demande

« L’affaiblissement du moral des ménages, l’inflation soutenue qui pèse sur le pouvoir d’achat, les craintes d’une dégradation nouvelle du marché de l’emploi, les perspectives de croissance limitées par la contraction de la consommation, et plus encore, le durcissement des conditions d’octroi du crédit conséquence de la crise financière mondiale, pèsent, de plus en plus, jour après jour, sur les conditions d’expression de la demande », explique Henry Buzy-Cazaux, délégué général de la Fnaim. Les ménages ont pris conscience de l’état du marché et ils « n’hésitent plus à parier sur des baisses de prix plus fortes encore dans l’avenir proche. » Face à ces acheteurs plus avertis, les vendeurs, eux, « n’ont pas encore intégré la nécessité de modérer leurs prétentions financières ». Conséquence logique, « le marché de l’ancien fait preuve d’attentisme », constate M. Buzy-Cazaux.

Ces mêmes acheteurs qui « accusaient hier "passivement" les hausses de prix », jouissent aujourd’hui d’un pouvoir de négociation « renforcé, sur un marché ouvert à un éventail de choix plus large et à des délais de réflexion plus longs ». Et, alors que les améliorations des conditions de crédits qui permettaient hier de faire face aux pressions enregistrées sur les prix ne sont plus à l’ordre du jour, « seule une correction à la baisse des prix apparaît aujourd’hui de nature à resolvabiliser la clientèle », reprend Henry Buzy-Cazaux. En résumé : « les marchés immobiliers sont appelés à s’ajuster pour répondre à une demande forte qui n’attend qu’à être solvabilisée. »

Pour une action urgente et collective

Dans ce contexte, la Fnaim appelle à « une action urgente », seule à même d’« éviter le blocage mécanique du marché qui se dessine aujourd’hui ». Cette action, pour être efficace, devra être engagée par trois acteurs, les pouvoirs publics, « pour contribuer au développement d’un système bancaire national sain », les banques, « pour desserrer les conditions d’octroi des prêts relais et plus largement, des crédits », et les professionnels de l’immobilier, « pour réconcilier les intérêts des vendeurs et des acheteurs et garantir la réalisation des transactions ».

E.S.

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