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Prix immobilier

Les notaires veulent croire en une remontée des prix

Les notaires publient leur note de conjoncture immobilière d'octobre

Les notaires publient leur note de conjoncture immobilière d'octobre - dr

Et si la crise de l'immobilier était derrière nous ? Les notaires de France commencent sérieusement à se poser la question, alors que les indicateurs avancés des avant-contrats laissent présager une possible reprise du marché. Toutefois, il va falloir composer avec l'évolution des taux d'intérêt...

Les prix des logements anciens en France ont poursuivi leur recul au deuxième trimestre, mais le marché immobilier montre des signes d’embellie, rapportent jeudi les notaires dans leur note de conjoncture d’octobre. La baisse a donc atteint 0,6% sur la période en données provisoires corrigées, comparé aux trois mois précédents, mais est plus accentuée pour les appartements (-0,8 %) que pour les maisons (-0,5 %).

Sur un an, les prix dans l’ancien diminuent de 2,8%, soit la plus forte baisse enregistrée depuis l’entrée dans la période actuelle de diminution des prix (mi-2012), souligne l’étude. Ce repli est d’ailleurs plus significatif pour les appartements (-3,1 %) que pour les maisons (-2,6 %).

L’écart de prix constaté entre l’Ile-de-France et la Province est en revanche minime (respectivement -0,6% et -0,7% sur 3 mois et -2,6% et -2,9% sur un an).

Fin de la tendance baissière ?

Il se peut néanmoins qu'on assiste à un retournement de tendance au cours de ces prochaines semaines. Car les indicateurs avancés sur les avant-contrats (promesses de vente) laissent présager une reprise du marché à fin novembre 2015.

Sur trois mois, les prix des appartements pourraient ainsi rebondir de 1,1%, et ceux des maisons se stabiliser, souligne l’étude. Sur un an, entre novembre 2014 et novembre 2015, les notaires prévoient en outre une stabilité des prix (-0,2%), tous logements confondus.

Côté volume, le nombre de transactions immobilières a de nouveau augmenté au 2e trimestre, à 716.000 à fin juin 2015, selon les estimations des notaires, contre 694.000 en mars. Ce volume de transactions reste cependant légèrement inférieur au niveau enregistré un an auparavant (-1,9%).

Les taux en ligne de mire

Les notaires évoquent un "afflux soudain d’acquéreurs" observé dès le printemps dernier en raison de la légère remontée des taux d’intérêt. Ce phénomène a entraîné une tension sur les prix dans les zones tendues en besoin de logement, où le stock de biens à vendre était moins important.

En conséquence, les prix n’ont "pas tardé à remonter en effaçant la légère baisse des 9 mois précédents", ajoutent les professionnels, qui n’excluent pas d’ici la fin de l’année un retour à l’équilibre des prix de vente dans les secteurs urbains dynamiques, sur une année glissante. Selon eux, l’évolution des taux d’intérêt va être déterminante.

"S’ils continuent à remonter, même légèrement, cela peut continuer à influencer psychologiquement les acquéreurs qui, craignant également une hausse des prix dans certains secteurs tendus, reviendraient en masse sur le marché".

D'après l'étude, le retour des propriétaires qui avaient différé leur projet de changer de résidence par "manque de confiance ou de visibilité" pourrait conduire à une remontée des prix dans les zones tendues, "surtout si la demande reste soutenue, voire s’amplifie devant une offre faible".

A l’inverse, une baisse voire une stabilité des taux de crédit (perspective qui paraît plus vraisemblable aux yeux des notaires) "va de nouveau profiter aux acquéreurs (…) et on assistera alors à un retour d’une légère correction des prix dans des volumes de transaction faibles", conclut la note.

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Julien Mouret