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Les "prémisses" d'un retournement de l'immobilier dans le 12ème

Le quartier de la gare de Lyon dans le 12ème

Le quartier de la gare de Lyon dans le 12ème - dr

Avec une croissance de 18,8 % sur un an selon les Notaires de Paris-Ile-de-France, le 12ème arrondissement de Paris est un de ceux qui enregistrent la plus faible hausse… Une situation qui, selon les agents immobiliers, risque de basculer. De l’avenue Diderot à Bercy, de Dugommier à la gare de Lyon en passant par le secteur du marché d’Aligre, plongée dans des quartiers où les biens peuvent s’échanger à plus de 10 000 euros du mètre carré.

« On a constaté un emballement des prix à la fin des années 2010, aujourd’hui les prix commencent à stagner, on entrevoit légèrement les débuts d’un baisse. C’est le retour vers un marché plus sain. L’offre et la demande se sont équilibrées ». Monsieur Montagounian, directeur de l’agence Prodi du boulevard Diderot, sent des vents contraires souffler dans ses quartiers de prospection.

Un constat partagé par Fabien Gouvet, de Génération Immo, pour lui, « La hausse qu’on connait actuellement est la plus belle. On ressent les prémisses d’une baisse, le marché en lui-même est bloqué ». La situation ne serait pourtant pas due à une raréfaction de la demande mais à un changement de comportement. Selon M. Montagounian, « les prix élevés font que les acheteurs prennent plus leur temps dorénavant ».

Des prix encore élevés

Mais le retournement n’est pas encore réellement effectif. Non loin du périphérique et à deux pas de la porte de Vincennes se trouve la rue de la Voûte. Sans charme particulier, les appartements n’y sont pas bon marché pour autant. L’agence Era a récemment vendu dans cette rue un deux pièces de 34 mètres carrés pour 297 840, soit 8 760 euros du mètre carré.

A un peu plus d’un kilomètre, la place de la Nation et son rond-point interminable. La même agence y a conclu une transaction de 1,475 million d’euros. L’appartement, de 147 mètres carrés, étaient détenu depuis 1984 par la même famille. Doté de cinq ou six chambres, d’une chambre de service et d’un parking, il est situé dans un immeuble en pierre de taille et donne directement sur la place. Dans un secteur où les ventes sont rares, le bien est parti assez vite, le tout pour à peine plus de 10 000 euros du mètre carré…

Des montants qui rendent presque normaux les prix moyens pratiqués. Pour un appartement de 38 mètres carrés situé rue Dugommier, Génération Immo a conclu une transaction de 295 000 euros, soit 7 763 euros du mètre carré. L’appartement a cependant des défauts, il est au quatrième, sans ascenseur et nécessite de gros travaux. Un tarif qui a étonné Fabien Gouvet, négociateur au sein de l'agence : « des biens comme ça, l’année dernière, se vendaient entre 6 500 et 7 000 euros du mètre carré ».

Le 12ème, un marché d’investisseurs

La plupart des biens échangés dans l’arrondissement font de 15 à 35 mètres carrés. Fabien Gouvet estime faire des transactions sur « de plus en plus de petites surfaces », des biens souvent prisés par les investisseurs. Pour le directeur de l’agence Prodi, M. Montagounian, « il faut avoir un gros apport pour accéder à la propriété ici, les primo-accédants préfèrent fuir en banlieue ». Il constate aussi une forte présence des investisseurs, mais également d’une clientèle de non-parisiens « à la recherche d’un pied-à-terre à proximité de la gare de Lyon ». Des populations qui rendraient le marché plus instable, selon Fabien Gouvet, le ralentissement serait un facteur « inquiétant » pour les investisseurs.

Damien Fournier