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Location : Jeudi Noir veut muscler la loi Alur

Jeudi Noir propose une série d''amendements

Jeudi Noir propose une série d''amendements - dr

Les « galériens du logement » demandent aux parlementaires d'amender un texte qu’ils jugent trop favorables aux propriétaires bailleurs, notamment sur la question des loyers.

« La loi sur le logement n'a pas la même Alur pour tout le monde ». A six jours de la présentation à l'Assemblée nationale du projet de loi sur l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), c'est sur le ton de l'humour que le collectif en lutte contre le mal logement a décidé de s'adresser aux parlementaires. Son but : les inciter à voter des amendements qui permettraient d'« améliorer le droit des locataires »

Pour une baisse des loyers

Les propositions, présentées dans un communiqué, portent principalement sur les loyers, que Jeudi Noir recommande « non seulement [d’]encadrer, mais aussi [de] faire baisser ». Plusieurs pistes sont ici suggérées, comme « fixer le « loyer médian de référence majoré » à 10 % maximum au-dessus du loyer médian [et non à 20 % comme le prévoit l’alinéa 10 de article 3 du projet de loi, ndlr], afin d’amorcer une véritable descente des loyers abusifs ».

Le collectif recommande également de modifier l’alinéa 14, qui accorde au bailleur la possibilité d’ajouter au loyer un « loyer exceptionnel » pour les logements « présentant des caractéristiques, notamment de localisation ou de confort, le justifiant ». Un flou juridique que David Rodrigues, juriste de l'association CLCV, avait déjà dénoncé début juillet dans un entretien à LaVieImmo.com, et que le collectif souhaite voir clarifié. « Le fait d’habiter au pied de Montmartre ou de la Croix Rousse, ou encore à 100 mètres de la mer ne doit pas justifier un loyer exceptionnel », estime-t-il. Celui-ci ne devrait donc être « appliqué que dans de rares cas, pour des logements de « luxe » ».

« Limiter les abus »

Plus généralement, Jeudi Noir recommande aux parlementaires une série d’amendements qui permettraient de « limiter les abus aujourd’hui trop courants ». Notamment en limitant à un an, contre trois ans actuellement, la régularisation tardive des charges, mais aussi en augmentant le délai pendant lequel le locataire peut demander à son propriétaire de respecter l’encadrement des loyers.

Enfin, le collectif prône l’anonymisation des demandes HLM, et la mise en place de critères objectifs, définis par décret, permettant de les hiérarchiser.

Sahra Laurent et Emmanuel Salbayre