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Location : Les agents immobilier se défendent

La Fnaim consamne les abus mais défend ses membres contre les attaques de l'UFC

La Fnaim consamne les abus mais défend ses membres contre les attaques de l'UFC - dr

Mise en cause dans l’enquête de l’UFC-Que Choisir sur les « pratiques bien peu louables » de la profession, la Fnaim publie un communiqué entre indignation et amende honorable.

Tarifs indûment gonflés, service minimum, information incomplète… La dernière enquête de l’UFC-Que Choisir n’est pas tendre avec les agents immobiliers. L’association de consommateurs dénonce les pratiques « bien peu louables » de la profession à l’encontre des locataires, et demande à l’Etat de jouer les redresseurs de tort, via une « réforme législative ambitieuse ». Directement pointée du doigt par l’étude, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) répond point par point aux attaques de l’UFC.

« L’intérêt légitime des bailleurs »

Celle-ci dénonce notamment « la quête excessive de garantie » à laquelle se livrent certaines agences, en exigeant un niveau de revenu très élevé de la part des candidats à la location et/ou la présence impérative d’un garant extérieur. L’enquête, réalisée auprès de 1 056 professionnels, montre également que 62 % d’entre eux n’hésitent pas à demander un ou plusieurs documents que la loi leur interdit pourtant de réclamer, comme une attestation délivrée par l’employeur (dans 46 % des cas) ou le précédent bailleur (10 %), une photographie d’identité (10 %) ou un chèque de réservation du logement (4 %). « Si on observe une quête excessive de garanties de la part des professionnels, il faut rappeler que ce n’est pas par excès de zèle mais bien pour préserver l’intérêt légitime des bailleurs, se défend la Fnaim. Par exemple, l’agent immobilier n’est-il pas bien fondé à demander une attestation du précédent bailleur lorsque le candidat locataire a égaré des quittances de loyer de sa précédente location ? ». Aucun commentaire sur l’attestation de l’employeur ou la photo, mais un engagement à lutter contre « les pratiques discriminatoires de certains professionnels. La Fnaim et ses adhérents sont engagés aux côtés de la Halde [Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, NDLR] pour garantir des conditions d’accès au logement et lutter contre toute discrimination », poursuit le communiqué.

Un service étendu

Autre point soulevé par l’UFC : le montant des honoraires pratiqués par les agences, jugé très élevés et « déconnectés de toute réalité économique ». L’association estime que le locataire ne devrait avoir qu’à payer les frais correspondants à la rédaction du bail. « C’est oublier l’étendue du service rendu par les professionnels avant qu’un locataire ne puisse s’installer dans les lieux », répond la Fnaim. Selon la fédération, le rôle de l’agent « ne se limite pas à remplir un imprimé type. […] La qualité du bailleur doit être établie, la décence du logement vérifiée, le régime juridique applicable à la location déterminé, les engagements éventuels du bailleur analysés, les diagnostics préalables réunis… ». Autant d’actions, entre autres services rendus au bailleur comme au locataire, qui justifient « un honoraire qui mérite d’être fixé librement ».

Et c’est là le dernier point soulevé par la Fnaim, farouchement opposée à la demande de l’UFC en faveur d’honoraires fixés de manière réglementaire. « Cela reviendrait à remettre en cause le principe de liberté des prix et des services en place depuis 1986 et aujourd’hui codifié dans le Code du commerce et dans celui de la consommation », explique la fédération.

En guise de conclusion, la Fnaim « condamne les abus qui existent et qui ternissent l’image de toute une profession », et rappelle que ses membres sont soumis, depuis 2005, à un code d’éthique et de déontologie qui autorise les consommateurs, « en cas de défaillance », à saisir son département qualité.

Emmanuel Salbayre