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Pour SeLoger, la bataille des petites annonces ne se jouera pas sur les prix

Face à l'offensive des agents, le site paraît plutôt serein

Face à l'offensive des agents, le site paraît plutôt serein - THOMAS COEX - AFP

Le lancement hier du site d'annonces immobilières Bien'ici ne semble pas inquiéter le leader du secteur, qui fait valoir son expérience et la qualité de son service.

Bien’ici a inauguré hier soir, lors d’une conférence de presse, son nouveau site de petites annonces immobilières grâce auquel agents et promoteurs espèrent à terme "casser le monopole" de SeLoger. En attendant de savoir si le nouvel entrant a réellement les moyens de ses ambitions, on sait déjà que la tâche va être ardue face à SeLoger.com, leader incontesté du secteur.

Une puissance que la filiale du groupe de presse Axel Springer a acquise au fil des années. Créé il y a 20 ans, le portail a clairement assis sa domination, qui s’illustre en quelques chiffres: 5,5 millions de visiteurs uniques par mois, 25 millions de visites au global, 120 millions d'alertes mails et un nouveau record en septembre dernier avec 3 millions de mises en relations vendeurs/acheteurs en un seul mois.

Parmi les "pures players", SeLoger est le numéro un des petites annonces immobilières sur le web, à tel point qu'il ne se présente même plus comme un simple prestataire technique mais comme un média en tant que tel, avec une audience unique.

Même pas peur?

Face à l'offensive des agents, le site paraît plutôt serein. Alors qu’il est évidemment bien trop tôt pour juger des performances de Bien’ici, le leader constate néanmoins une effervescence de nouveaux sites sur le marché immobilier, qu’il n’avait jamais vu depuis 15 ans. Chez SeLoger, on parle d'un emballement digne des années 2000 et à l'époque, nous confie un intervenant du marché, on ne peut pas dire qu'il a été ébranlé.

Le site immobilier le plus consulté en France a bien conscience de la particularité de Bien'ici, lancé par ses propres clients (les agents immobiliers…), mais y voit aussi un avantage: il ne sera plus seul pour mener certains de ses combats comme la géolocalisation des biens ou encore l'affichage des biens vendus. Ce qui permettra selon lui de publier enfin des statistiques fiables et utiles aux vendeurs et aux acheteurs.

Pas vraiment de signes d’inquiétude donc, pour SeLoger, d’autant que rien ne dit aujourd'hui que les agents adhérents rejoindront leurs réseaux au sein de Bien'ici. L'un des arguments des réseaux est financier. Selon eux, les tarifs pratiqués par le leader sont excessifs. De son côté, le "petit dernier" entend facturer quasiment 10 fois moins cher que son concurrent, après une période de gratuité. Et avec un nombre d'annonces illimité.

Un argument qui n'effraie pas le numéro un: "la visibilité ça se paie!", répond SeLoger, tout en insistant sur son identité, un média qui apporte aujourd'hui une visibilité inégalée aux petites annonces. Une manière de dire que cette bataille des petites annonces ne se jouera certainement pas sur les prix…

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Marie Coeurderoy